Le Journal de Montreal

L’héritage de Malcom Young

Le rock a perdu un de ses grands avec le décès de Malcolm Young

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Il n’a pas été la rock star la plus flamboyant­e. Ce n’était même pas le musicien le plus connu de son propre groupe. N’empêche, c’est une page importante de l’histoire de la musique qui s’est tournée quand Malcolm Young a rendu l’âme, en fin de semaine dernière.

Peu de groupes ou d’artistes peuvent se targuer d’avoir un son aussi distinctif que AC/DC. Habituelle­ment, il ne faut que quelques secondes, ou quelques accords de guitare, pour reconnaîtr­e le groupe australien, même quand on écoute une des pièces les plus obscures de son répertoire.

Avec son frère Angus, Malcolm Young a été l’architecte de ce son rock lourd, reconnaiss­able entre mille.

Le legs de Malcolm Young à la musique – et par le fait même aux comptes de banque de tous ceux qui ont été membres du groupe et leur succession – est énorme. Pensez à tous ces hits. Hells Bells, Back in Black, Let There Be Rock, Highway to Hell et la liste est longue. Et tous ces albums vendus. Plus de 200 millions. À lui seul, Back in Black totalise 50 millions de ventes, ce qui le place au second rang de tous les temps derrière Thriller, de Michael Jackson.

C’est phénoménal.

LE SPÉCIALIST­E DES SILENCES

Deux choses m’ont frappé en lisant tous ces récits sur Young ces derniers jours.

J’ai souri en apprenant, dans un vieux papier du Guardian, qu’une de ses grandes qualités constituai­t à savoir quand ne pas jouer. Quand créer des silences, ces temps d’arrêt dans les chansons qui en faisaient inévitable­ment jaillir davantage l’énergie rock. Ce truc, il l’a utilisé dans plusieurs grands hits de AC/DC.

« Ce sont ces stops qui font le rock », a déjà dit son grand frère et coproducte­ur du groupe, George.

Malcolm Young était aussi un battant. C’était fort touchant de lire le témoignage de son frère Angus, qui raconte que pour prendre part à la tournée Black Ice, en 2009 et 2010, Malcolm devait réapprendr­e avant chaque concert les pièces qu’il avait lui-même composées, étant donné que les premiers signes de sa maladie, la démence, avaient commencé à affecter sa mémoire.

LA SUITE ?

Même si Malcolm n’était déjà plus membre de AC/DC depuis trois ans, je suis curieux de voir comment Angus, seul rescapé de la formation originale, gérera la suite des choses.

Maintenant que Axl Rose a été recruté comme chanteur à la place de Brian Johnson, rien ne semble l’empêcher de poursuivre l’aventure. Et il n’a jamais fait part de son intention de saborder le groupe.

Axl ou pas, je suis quand même loin d’être certain que j’aurais envie de payer le gros prix pour voir une formation hommage de luxe.

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