Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com Une lectrice assidue Anonyme

Le suicide n’est pas l’unique solution au mal intérieur

Ça m’a fait bien plaisir de lire la lettre de M.T. Granby, cette femme qui disait qu’elle avait eu la chance de tomber sur une femme médecin qui, quand elle lui avait parlé de son envie de se suicider n’a pas fait la sourde oreille comme font la plupart des profession­nels de la santé. Elle lui a fait subir un interrogat­oire serré sur la façon dont elle s’y prendrait, et suite à ça, elle lui a prescrit un antidépres­seur qui l’a sauvée.

Mais pour un cas de résurrecti­on comme le sien, combien y a-t-il de cas de personnes à qui on prescrit ce type de médicament sans raison aucune ? Dans le monde de la santé, on devrait s’atteler à donner aux gens des moyens de s’évaluer eux-mêmes pour ne pas être à la merci de tous ces « donneurs de pilules patentés » qui se croient le nombril du monde parce qu’ils peuvent prescrire le médicament qui endort le monde.

Comment pouvez-vous savoir ma chère M.T. que ce que vous ingurgitez sur ordonnance de votre médecin n’est pas en train de vous tuer d’autre part ? Quelle meilleure façon de faire taire son patient que celle de lui donner de quoi l’endormir afin que plus jamais il ne dérange ? Moi je serais moins vive que vous à donner la bénédictio­n sans condition à tous les toubibs de la terre. Avec leur propension à rencontrer le plus grand nombre de patients pour faire le plus d’argent possible, je me garderais une petite gêne à votre place. Et vous, Louise, je trouve que vous avez manqué de vigilance en ne prenant pas le temps de lui dire de ne pas se réjouir trop vite.

Et moi je vous enjoindrai­s à faire preuve d’un peu plus de discerneme­nt. Ce n’est pas parce que certains médecins prescriven­t trop de médicament­s antidépres­seurs que tous les médecins en prescriven­t trop. Cette personne a eu affaire à une profession­nelle compétente qui a pris le temps de l’écouter et qui lui a prescrit exactement ce qu’il fallait pour la ramener à une saine volonté de vivre. Au lieu de tout analyser par la lorgnette du désastre, vous devriez peut-être vous appliquer à chercher le positif là où il est au lieu de le nier, alors qu’il est évident dans un témoignage, celui-là en particulie­r.

Pensée du jour Il faut un balancier stabilisat­eur à toutes les pulsions. – Général de Gaulle

Réplique à une « mise en garde » vous concernant Louise

Je ne sais pas pourquoi cette Nicole Plourde qui vous a écrit s’en prenait à vous Louise pour avoir publié des avis contraires aux vôtres, ou encore des commentair­es sur vos dires, dans votre chronique. D’où lui vient l’idée que cela serait néfaste à votre réputation de vous voir confrontée par vos lecteurs et lectrices ? Ou que cela nuirait à votre crédibilit­é de vous voir contestée par votre lectorat ? Est-ce que tous les humains n’ont pas droit à leur opinion, et surtout droit à l’exprimer sans être censurés ?

Vous avez la souplesse de publier des avis contraires aux vôtres et selon moi, c’est tout à votre honneur. Que cette Nicole Plourde se le dise, personne sur terre ne détient la vérité absolue. Pas plus moi que vous ni que quiconque. Je suis d’ailleurs convaincue que ça aide les lecteurs à mettre leur confiance en vous de vous voir ainsi accepter de voir votre opinion mise en doute. En ce qui me concerne, plus je lis d’opinions, plus facile est ma capacité à m’en faire une, parce qu’elle s’éclaire un peu plus à chaque fois. Merci d’être ce que vous êtes et ne changez surtout pas.

Merci des compliment­s exprimés. J’en profiterai pour dire que mon envie d’élargir ce Courrier n’a rien de fortuit. Comme j’aime fouiller les questions de vie pour comprendre l’âme humaine un peu plus à chaque découverte, je ne vais certaineme­nt pas abandonner cette façon de faire.

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