Le Journal de Montreal

L’exemple de New York

Un troisième site envisagé pour la Formule électrique à Montréal ?

- LOUIS BUTCHER

L’épineux dossier de la course de Formule électrique continue de faire jaser, et cette saga est loin d’être terminée.

La nouvelle mairesse de Montréal a promis que la deuxième édition de la compétitio­n, prévue pour les 28 et 29 juillet 2018, aurait bel et bien lieu.

« Ce qui a été dit, c’est que l’épreuve n’aurait pas lieu au centre-ville », a-t-elle renchéri il y a quelques jours, alors qu’elle présidait sa première assemblée du conseil d’arrondisse­ment de Ville-Marie.

Pendant sa campagne électorale, Valérie Plante a souhaité que les deux courses soient déplacées au circuit Gilles-Villeneuve. Elle ignorait toutefois que le site de l’île Notre-Dame serait inaccessib­le l’été prochain, parce que d’importants travaux de réfection des paddocks de F1 seront réalisés, mais aussi en raison de la tenue de spectacles.

Une réunion entre la mairesse et l’organisme « Montréal, c’est électrique », gestionnai­re de l’événement, est prévue pour cette semaine afin d’établir un nouveau plan d’action, et surtout, pour éventuelle­ment relocalise­r le tracé qui n’a pas fait l’unanimité parmi la population locale et les automobili­stes.

« Notre volonté, a-t-elle fait savoir, c’est de maintenir la course, mais à un endroit qui serait la meilleure solution pour tous. »

LE VIEUX PORT

Or, cet endroit, qui ne serait donc pas le circuit Gilles-Villeneuve, pourrait être le Vieux Port, sur le modèle de la course de New York, dont la première édition, au succès encore plus mitigé que celle de Montréal, s’est déroulée à l’abri de la circulatio­n dense, dans la zone portuaire de Brooklyn, en offrant un panorama de la ville.

Les dirigeants de la FE se disent très disposés à discuter du site de la course, a-t-on appris. À l’origine, ils avaient d’ailleurs privilégié le site du circuit Gilles-Villeneuve, mais le maire sortant, Denis Coderre, s’y était opposé.

Outre celle de New York, l’escale de Mexico City n’a pas lieu, elle non plus, au centre-ville. Elle emprunte d’ailleurs une section du circuit utilisé en F1.

UN BOULET

Cette course de FE représente un véritable boulet pour la nouvelle administra­tion de Montréal. Mais le contrat, valide pour deux autres années, doit être respecté.

Si evenko a accepté de s’associer à cet événement, c’est que la Ville de Montréal était prête à en assumer les pertes financière­s.

Aucun autre promoteur, dont les recettes principale­s proviennen­t de la vente aux guichets, n’aurait voulu s’engager sur un terrain aussi glissant.

« Le modèle économique de la FE n’est pas viable et ne le sera probableme­nt jamais », s’est-on fait dire.

BERLIN, LA RESCAPÉE

Force est d’admettre aussi que bon nombre de villes, après seulement un an ou deux d’organisati­on, ont choisi de fermer les livres. Et pas les moindres : Miami, Buenos Aires, Moscou et Londres.

Des 10 escales du calendrier de la saison 1 inaugurée le 13 septembre 2014, une seule demeure au programme de la quatrième année du championna­t. Il s’agit de Berlin.

La FE a beau être un championna­t écologique qui attire les plus grands constructe­urs automobile­s de la planète, elle ne soulève pas la passion du public.

Et, contrairem­ent à la croyance populaire, la FE ne remplacera jamais la F1, dont le prestige tient à son caractère unique, sa démesure et surtout ses vedettes, qui ont pour nom Lewis Hamilton, Sebastian Vettel et Fernando Alonso.

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PHOTO COURTOISIE Une course de FE ne doit pas obligatoir­ement être disputée dans le centre-ville. New York en est la preuve concrète.

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