Le Journal de Montreal

L’école de Simon Dufour révise son plan de lutte contre l’intimidati­on

- ANTOINE LACROIX - Avec la collaborat­ion d’Hugo Duchaine

Le drame entourant Simon Dufour, ce jeune de 15 ans qui a mis fin à ses jours étant victime d’intimidati­on selon ses proches, force la direction de son école secondaire à réviser son plan de lutte contre ce phénomène.

« On prend la situation au sérieux. On est à revoir nos processus, nos façons de faire et protocoles par rapport à l’intimidati­on et la violence, pour voir s’il y a des modificati­ons qui peuvent être apportées afin d’être plus en réponse aux besoins [des élèves] », a indiqué Nadia Caron, directrice de l’école secondaire André-Laurendeau, à Longueuil.

La directrice n’a pas voulu commenter le cas précis de Simon Dufour en raison de l’enquête des policiers en cours.

DRAME

Selon Mme Caron, les situations d’intimidati­on sont évaluées « au cas par cas » et les conséquenc­es sont adaptées selon les faits reprochés.

« S’il y a une récurrence, un aspect répété, nous n’allons pas agir de la même façon », soutient-elle.

Depuis vendredi, l’école « gère un drame » et « a déployé toutes les ressources possibles en soutien aux élèves et aux membres du personnel » affectés par la situation.

Selon la présidente de l’Ordre des psychologu­es du Québec, Christine Grou, il était important d’agir rapidement.

« Il faut laisser les jeunes et le personnel s’exprimer, leur laisser un espace pour ventiler. Personne ne va réagir de la même façon. Les gens peuvent passer par un éventail d’émotions, c’est normal », explique-t-elle.

Des suivis seront nécessaire­s dans les prochaines semaines et les mois à venir auprès des personnes touchées, souligne Mme Grou.

« Il va aussi falloir surveiller les gens qui étaient proches de Simon et ceux qui ont une certaine fragilité. Il faut démontrer que la porte est toujours ouverte pour de l’aide, sans insister », prévient Mme Grou.

« PAS FACILE »

Elle rappelle aussi « qu’il ne faut jamais minimiser la détresse d’une personne ».

Appelé à commenter le drame, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a estimé que la lutte à l’intimidati­on ne peut pas se faire « seul en silo » et que la santé publique peut jouer un rôle.

« C’est un drame, on a tous été très touchés par cette histoire. Je pense que tous les parents, et j’en suis, ont tous vécu des moments d’intimidati­on avec leurs enfants et ce n’est pas facile à gérer », a-t-il avoué.

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