Le Journal de Montreal

Un fraudeur de charme coupable

- MICHAËL NGUYEN

Un dangereux criminel ayant passé plus d’une décennie dans une geôle américaine a été déclaré coupable hier d’avoir fraudé 100 000 $ à une Montréalai­se après l’avoir charmée.

Georgi Spitzer, un Montréalai­s surnommé le « Roméo du Rohypnol » aux ÉtatsUnis pour avoir drogué et violé des femmes dans les années 1990, ne s’est pas tenu à carreau après être revenu au Canada.

Plutôt que de revenir sur le droit chemin, il a plongé dans la fraude, aux dépens d’une femme en procédure de divorce. La justice l’a toutefois rattrapé, et il a été reconnu coupable de fraude et de recyclage de produits de la criminalit­é, hier au palais de justice de Montréal.

Spitzer, 61 ans, avait repéré sa proie au début de 2013. Il s’agissait d’une femme seule qui venait de recevoir 300 000 $ à la suite de son divorce. Flairant le bon coup, le fraudeur l’a charmée en se présentant comme un avocat internatio­nal.

Il n’aura mis que quelques mois à convaincre la femme de lui confier 100 000 $, qu’il proposait de faire fructifier au nom de la victime.

Mais en réalité, il flambait le magot dans des casinos. En février 2014, il avait d’ailleurs été vu à Windsor en train de jouer au Blackjack à coups de billets de 100 $.

CHARMEUR

Pour ajouter à la crédibilit­é, Spitzer lui a même versé 2000 $ en lui faisant croire qu’il s’agissait de dividendes.

« Il n’y a aucun doute que la plaignante était naïve, crédule, dans cet arrangemen­t financier avec M. Spitzer », a commenté le juge Patrick Healy dans son jugement.

Car une fois que le couple s’est séparé, la victime n’a plus eu de nouvelles de lui.

« Elle a tenté à plusieurs reprises de récupérer l’argent, mais ses appels n’ont rien donné », a expliqué le juge.

Quand elle a finalement réussi à rejoindre Spitzer, ce dernier a feint l’ignorance en disant qu’il « n’était pas au courant de quoi elle parlait ».

Lors du procès, Spitzer a tenté sans succès de convaincre la cour que la victime lui avait donné l’argent en guise de signe de confiance.

« À part le témoignage de M. Spitzer, il n’y a aucune preuve que le transfert d’argent était un cadeau », a entre autres noté le magistrat.

Spitzer reviendra à la cour en janvier, pour les plaidoirie­s sur la peine à lui imposer.

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