De plus en plus bilingues au boulot
PLUS DE TRAVAIL BILINGUE
Les Québécois oeuvrent de plus en plus dans des milieux de travail bilingues, au détriment des emplois unilingues autant francophones qu’anglophones, révèle le recensement 2016 de Statistique Canada.
Ainsi, la proportion de travailleurs qui oeuvrent principalement en français a chuté légèrement de 82 % à 79,7 % dans les 10 dernières années. Même situation pour les travailleurs unilingues anglophones, qui sont passés de 12,4 % à 12 %.
TRAVAILLEURS TOURNÉS VERS L’INTERNATIONAL
Selon Jean-Pierre Corbeil, directeur adjoint du programme de la statistique linguistique chez Statistique Canada, la hausse du bilinguisme au travail s’explique surtout par le fait que le Québec est devenu une plaque tournante canadienne dans plusieurs secteurs d’exportation, notamment les hautes technologies.
Son avis est partagé par celui de Michel Leblanc, président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. « Montréal est une ville qui s’internationalise et veut ouvrir ses portes vers l’extérieur, donc ils [les travailleurs] se voient forcés d’utiliser l’anglais au travail également. »
UN RECUL « EXTRÊMEMENT INQUIÉTANT »
Pour sa part, le président d’Impératif français y voit plutôt un recul de la langue de Molière « extrêmement inquiétant » au profit de l’anglais.
On sait tous que l’augmentation du bilinguisme, ça veut dire l’anglicisation des milieux de travail. On cherche tout simplement à justifier le recul du français en vantant la valeur du bilinguisme », s’insurge Jean-Paul Perreault.
EXPLOSION DU BILINGUISME À MONTRÉAL
Sans surprises, cette tendance est particulièrement marquée à Montréal, moteur économique du Québec. En 10 ans, la portion de travailleurs qui oeuvrent autant en anglais qu’en français a quasiment doublé, passant de 9 à 15 %. Les milieux de travail principalement francophones demeurent toutefois majoritaires (57 % contre 60 % en 2006).