Le Journal de Montreal

Un organisme veut devenir l’Éduc’alcool du cannabis

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Les campagnes de sensibilis­ation sur les méfaits de la marijuana doivent être retirées des mains du gouverneme­nt et confiées à un organisme indépendan­t.

C’est ce qu’affirme l’Associatio­n des intervenan­ts en dépendance du Québec (AIDQ), qui souhaite devenir l’équivalent d’Éduc’alcool en matière de consommati­on responsabl­e du cannabis.

« Éduc’alcool a fait un travail extraordin­aire. Il n’y a pas un Québécois aujourd’hui qui ne sait pas que la modération a bien meilleur goût », souligne la directrice générale de l’AIDQ, Lisa Massicotte.

À huit mois de l’entrée en vigueur de la légalisati­on de la marijuana, l’organisme viendra demander en commission parlementa­ire aujourd’hui que Québec lui confie le mandat d’informer et d’éduquer les Québécois sur les dangers liés à la consommati­on du cannabis.

« Plus on va investir en informatio­n, éducation, prévention et réduction des méfaits, plus on a des chances de limiter les impacts négatifs qui accompagne­nt la légalisati­on », dit Lisa Massicotte.

GROUPES À RISQUE

Les campagnes de sensibilis­ation viseraient les groupes les plus à risque, notamment les jeunes. L’AIDQ souligne que celles-ci doivent débuter « tout de suite » et durer plusieurs années afin de modifier les comporteme­nts des consommate­urs.

Pour Lisa Massicotte, la future Société québécoise du cannabis ne peut être responsabl­e des campagnes de sensibilis­ation, comme c’est le cas avec Loto-Québec pour le jeu compulsif. « C’est un peu étrange que la même organisati­on encadre, légalise et fasse la promotion du jeu », fait-elle valoir.

Alors qu’Éduc’alcool compte parmi ses membres plusieurs associatio­ns de producteur­s de boissons alcoolisée­s, l’AIDQ affirme qu’il est trop tôt pour savoir qui composerai­t ce nouvel organisme.

Le projet de loi pour encadrer la légalisati­on de la marijuana prévoit déjà que 25 M$ seront versés sur cinq ans afin de créer un fonds de prévention et de recherche. De plus, une campagne publicitai­re sur le cannabis doit débuter le 31 mars.

Le PDG d’Hydropothe­cary, un des deux seuls fournisseu­rs licenciés au Québec, ne ferme pas la porte à un éventuel financemen­t des publicités. Mais le gouverneme­nt doit assumer les frais pour les premières années, le temps qu’ils deviennent rentables, estime Sébastien St-Louis.

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