Un organisme veut devenir l’Éduc’alcool du cannabis
QUÉBEC | Les campagnes de sensibilisation sur les méfaits de la marijuana doivent être retirées des mains du gouvernement et confiées à un organisme indépendant.
C’est ce qu’affirme l’Association des intervenants en dépendance du Québec (AIDQ), qui souhaite devenir l’équivalent d’Éduc’alcool en matière de consommation responsable du cannabis.
« Éduc’alcool a fait un travail extraordinaire. Il n’y a pas un Québécois aujourd’hui qui ne sait pas que la modération a bien meilleur goût », souligne la directrice générale de l’AIDQ, Lisa Massicotte.
À huit mois de l’entrée en vigueur de la légalisation de la marijuana, l’organisme viendra demander en commission parlementaire aujourd’hui que Québec lui confie le mandat d’informer et d’éduquer les Québécois sur les dangers liés à la consommation du cannabis.
« Plus on va investir en information, éducation, prévention et réduction des méfaits, plus on a des chances de limiter les impacts négatifs qui accompagnent la légalisation », dit Lisa Massicotte.
GROUPES À RISQUE
Les campagnes de sensibilisation viseraient les groupes les plus à risque, notamment les jeunes. L’AIDQ souligne que celles-ci doivent débuter « tout de suite » et durer plusieurs années afin de modifier les comportements des consommateurs.
Pour Lisa Massicotte, la future Société québécoise du cannabis ne peut être responsable des campagnes de sensibilisation, comme c’est le cas avec Loto-Québec pour le jeu compulsif. « C’est un peu étrange que la même organisation encadre, légalise et fasse la promotion du jeu », fait-elle valoir.
Alors qu’Éduc’alcool compte parmi ses membres plusieurs associations de producteurs de boissons alcoolisées, l’AIDQ affirme qu’il est trop tôt pour savoir qui composerait ce nouvel organisme.
Le projet de loi pour encadrer la légalisation de la marijuana prévoit déjà que 25 M$ seront versés sur cinq ans afin de créer un fonds de prévention et de recherche. De plus, une campagne publicitaire sur le cannabis doit débuter le 31 mars.
Le PDG d’Hydropothecary, un des deux seuls fournisseurs licenciés au Québec, ne ferme pas la porte à un éventuel financement des publicités. Mais le gouvernement doit assumer les frais pour les premières années, le temps qu’ils deviennent rentables, estime Sébastien St-Louis.