Le Journal de Montreal

Coupable d’avoir aidé des meurtriers allégués

La famille de la victime est toujours inconsolab­le

- MICHAËL NGUYEN

Un ressortiss­ant des Antilles qui avait aidé des criminels après un meurtre à Montréal a écopé de 42 mois de prison, hier, sous le regard attristé des proches du défunt.

« Êtes-vous heureux d’avoir commis cet acte criminel et d’avoir mis fin à la vie de mon frère ? », a lancé Kudret Yanar à Kshawn Rocque, hier, au palais de justice de Montréal.

Depuis la mort de Fehmi Sen, en mai 2013, les membres de la famille de la victime sont inconsolab­les. Ils tenaient à être présents alors que Rocque plaidait coupable d’avoir aidé des meurtriers à fuir après le drame.

Fehmi Sen, 28 ans, avait été abattu par balles dans le quartier Côte-des-Neiges. Il n’avait aucun antécédent judiciaire et selon toute vraisembla­nce, il aurait été ciblé par erreur. Une ordonnance de non-publicatio­n empêche toutefois de révéler les détails jusqu’à ce que deux accusés arrêtés dans cette affaire subissent leur procès pour meurtre.

« C’est difficile à accepter… Il n’est pas mort dans un accident d’automobile ni de maladie, a déploré Zuleyha Sen, une autre de ses soeurs. Des personnes, juste pour faire mal, ont enlevé la vie de quelqu’un. »

Mme Sen affirme que sa famille est brisée et que même si justice a été rendue dans le cas de Rocque, « le deuil continuera à vie ».

« Mon frère est sept pieds sous terre et cette personne [Rocque], il va être libre comme l’air… Où est la justice ? » a pour sa part témoigné Behice Yanar, une autre soeur de Fehmi Sen.

DÉPORTATIO­N

Même si Rocque, 26 ans, a écopé de 42 mois d’incarcérat­ion, le calcul de la détention préventive fait en sorte qu’il ne lui reste plus qu’une seule journée à purger avant la fin de sa peine.

Mais malgré cela, Rocque ne sera pas libéré, puisqu’il sera ensuite pris en charge par l’Agence des services frontalier­s du Canada, en vue d’être éventuelle­ment déporté vers Saint-Vincent-etles-Grenadines, dans les Antilles.

Dans le cas de Rocque, les procédures de déportatio­n pourraient durer quelques mois.

Un autre accusé dans cette affaire, Shorn Carr, a plaidé coupable plus tôt ce moisci à une accusation réduite d’homicide involontai­re.

L’homme de 28 ans n’a toutefois pas encore écopé de sa sentence. Carr recevra sa sentence en février 2018.

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PHOTO MARTIN ALARIE Hanim Sen, la mère du défunt Fehmi Sen, est inconsolab­le depuis son meurtre en 2013.
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SHORN CARR Coupable

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