Pour l’amour des enfants prématurés
Des bébés nés à la 22e semaine sont tout un défi pour la médecine. Une équipe de JE a été le témoin du fonctionnement des 65 lits du service de néonatologie du CHU Sainte-Justine.
« Les plus jeunes prématurés qu’on va sauver sont nés à 22 ou 23 semaines, dit la Dre Sophie Tremblay. Ce sont des bébés qui peuvent être extrêmement malades. Ils ne pourront pas tous survivre, mais on a quand même de belles histoires. Il y a 10 ou 15 ans, c’était des bébés très difficiles à sauver. »
PARENTS ANGOISSÉS
« On leur donne des médicaments pour la pression, pour les poumons, précise Charles-Olivier Chiasson, pharmacien. Ils reçoivent aussi de la caféine. Ça permet de stimuler leur centre de respiration. »
On leur prescrit également des solutions orales sucrées, qui jouent le rôle d’analgésiques, et du Viagra, qui a démontré son efficacité pour l’hypertension pulmonaire.
Pour les parents, l’angoisse est grande.
Mélissa Henuset est constamment au chevet de son fils qui a vu le jour à 29 semaines.
« Ton corps ne comprend pas qu’il n’est plus en toi. Ils vont le chercher. Dans mon cas, ç’a été d’urgence. Tu n’as même pas le temps de réfléchir. C’est petit. Ça se bat pour sa vie. Quand tu ne le vis pas, tu ne comprends pas c’est quoi. Des gens que j’aime me disent qu’il va prendre du poids et va sortir de l’hôpital. Ce n’est pas ça la réalité », dit-elle.
La mère et le père du petit Émeryck en savent quelque chose. Nous les avons retrouvés le lendemain de l’opération de leur fils.
« Il réagit bien à la chirurgie ! » s’exclame sa mère, Caroline Surprenant.
« Il va rentrer à la maison ! C’est le prochain objectif », ajoute son père, Alexandre Bouchard.