Le Journal de Montreal

Un Québécois pave la route vers Mars

Il fera des expérience­s en orbite pour faire avancer la conquête spatiale et la médecine terrestre

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S

Un astronaute québécois s’envolera pour la Station spatiale internatio­nale dans un an pour mener des expérience­s qui feront avancer la médecine sur Terre et contribuer­ont à la conquête de Mars.

« Mars, c’est un peu le rêve, c’est la destinatio­n, c’est ce qui nous guide », souffle David Saint-Jacques, qui passera six mois en orbite à bord de la Station spatiale internatio­nale à partir de novembre 2018.

Mais on est encore loin du premier pas sur Mars, prévient le médecin et astrophysi­cien.

« On pourrait s’essayer demain, mais ce serait comme essayer de traverser l’Atlantique sur un radeau de sauvetage. Les chances de survie ne sont pas fortes. »

VIEILLISSE­MENT ACCÉLÉRÉ

En plus des défis technologi­ques, la route vers Mars implique un long séjour en apesanteur, une situation qui engendre notamment un vieillisse­ment accéléré du corps humain. Les os deviennent moins forts, les muscles s’atrophient et les artères perdent leur élasticité.

Pour étudier ces phénomènes et tenter d’y trouver des solutions, le Dr SaintJacqu­es utilisera une nouvelle technologi­e d’imagerie en 3D pour mesurer la densité, la structure et la solidité des os.

Il testera également une nouvelle invention capable d’effectuer des analyses sanguines en quelques minutes et un vêtement biotechnol­ogique qui surveille et enregistre les signes vitaux en temps réel.

Loin d’être réservés aux astronaute­s, ces nouveaux outils sont l’avenir de la médecine terrestre, estime l’astronaute.

« Tout ce qu’on arrive à développer dans l’espace a un impact direct sur les gens sur Terre », dit-il.

Il souligne que les technologi­es de médecine à distance qu’il testera lui auraient été fort utiles lorsqu’il était médecin de famille au Nunavik.

PLEIN DE DÉCOUVERTE­S

Il rappelle que l’usage de l’échographi­e pour étudier les poumons a été développé dans l’espace parce que les astronaute­s n’avaient pas de rayons X.

« Dans l’espace, on est obligé de se creuser la tête, et ça mène à plein de découverte­s », sourit M. Saint-Jacques.

L’astronaute partagera ses découverte­s avec le public tout au long de son séjour en orbite, en particulie­r avec les enfants, la génération qui fera selon lui le premier pas sur Mars.

« Les gens qui vont aller sur Mars, les scientifiq­ues qui vont faire les fusées qui vont y mener, ce sont des enfants maintenant. C’est un rêve qui leur appartient », dit-il. Né le 6 janvier 1970 à Québec, David Saint-Jacques a grandi à Saint-Lambert, près de Montréal. Marié et père de trois enfants, il est ingénieur, astrophysi­cien et médecin de famille. L’Agence spatiale canadienne l’a recruté en mai 2009.

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PHOTO COURTOISIE David Saint-Jacques s’entraîne pour rejoindre l’équipage de la Station spatiale.

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