Le Journal de Montreal

Il n’a jamais ralenti avant de lui foncer dessus

Sa conduite dangereuse au volant d’une voiture modifiée de marque Nissan a fait deux blessés graves

- CAROLINE LEPAGE

VICTORIAVI­LLE | Un homme a été reconnu coupable de conduite dangereuse après avoir gardé son pied sur l’accélérate­ur pendant qu’il dérapait sur la route 116 avant de percuter une voiture et de causer de multiples fractures à une automobili­ste.

Le 17 juillet 2015 en soirée, Louis-Philippe Luneau, 23 ans, conduisait sa Nissan modifiée sur le rang Chicago, à Saint-Christophe-d’Arthabaska, dans le Centre-duQuébec. Il s’en allait faire la fête avec son passager, Alexis Laflamme.

À l’intersecti­on de la route 116, Luneau a effectué son arrêt obligatoir­e. Il a ensuite accéléré pour tourner à gauche, même si des véhicules circulaien­t en sens inverse.

En pesant sur l’accélérate­ur, il a perdu le contrôle de sa voiture qui a fait plusieurs « s » sur la chaussée. Des marques de 84 mètres sur le sol étaient visibles. Pendant qu’il dérapait, Luneau n’a jamais ralenti.

« Ses nerfs ont pris le dessus », a rapporté le juge Rosaire Larouche, hier, au palais de justice de Victoriavi­lle, qui l’a déclaré coupable de deux accusation­s de conduite dangereuse causant des lésions.

Selon lui, une personne raisonnabl­e aurait attendu que les véhicules aient passé l’intersecti­on avant de tourner sur la route 116.

L’accusé a admis son manque de jugement. Il a expliqué qu’il se battait avec son volant durant le dérapage sans avoir conscience qu’il gardait son pied sur l’accélérate­ur. Sa voiture a percuté de plein fouet le véhicule de Marie-Pierre Delisle.

SÉQUELLES GRAVES

L’alcool n’était pas en cause dans cette collision.

Le passager de Luneau a subi une commotion cérébrale ainsi que diverses blessures. La conductric­e happée a eu de multiples fractures aux cotes, au sternum, au bassin, entre autres. Elle s’est déplacée en fauteuil roulant pendant plus de six mois.

La femme de 32 ans a exprimé au tribunal hier l’enfer qu’elle a vécu à la suite de l’accident. Elle a subi un choc post-traumatiqu­e et doit prendre de la médication, notamment pour calmer ses angoisses lorsqu’elle circule sur cette route, réputée pour être dangereuse. Encore aujourd’hui, ses douleurs l’empêchent de bien dormir, car elle trouve difficilem­ent des positions confortabl­es. Luneau connaîtra sa sentence le 31 janvier. Il avait reçu une contravent­ion pour vitesse excessive, environ six semaines avant l’accident. À 17 ans, il s’était aussi fait retirer son permis pour conduite imprudente.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, CAROLINE LEPAGE Marie-Pierre Delisle s’est retrouvée en fauteuil roulant pendant plus de six mois après l’accident causé par la conduite dangereuse de Louis-Philippe Luneau.
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LOUIS-PHILIPPE LUNEAU Coupable

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