MATT DUCHENE HEUREUX À OTTAWA
Matt Duchene savait que ses jours étaient comptés avec l’Avalanche du Colorado. Il réclamait un nouveau départ depuis plus d’un an. Après des mois de spéculations et de rumeurs, Joe Sakic a freiné cette longue saga en l’échangeant aux Sénateurs d’Ottawa le 5 novembre dernier.
La patience de Sakic a fini par rapporter. Pour attirer Duchene dans la capitale nationale, Pierre Dorion a cédé Kyle Turris (échangé ensuite aux Predators de Nashville), un choix de premier tour en 2018, un choix de troisième tour en 2019 ainsi que l’espoir Shane Bowers, un attaquant réclamé au premier tour en 2017. Andrew Hammond a aussi pris la route de Denver dans ce mégapacte, mais le départ du Hamburgler servait plus à libérer de l’argent.
À quelques heures du match contre le Canadien au Centre Bell, Duchene est revenu sur cette transaction.
« Je suis excité, a-t-il dit. Je joue maintenant près de la maison à Haliburton (une ville située à un peu moins de 300 kilomètres à l’ouest d’Ottawa). Les Sénateurs sont une bonne organisation, j’aime mes nouveaux coéquipiers et j’ai du plaisir même si nous traversons une période difficile. »
UNE RELATION SAINE
Duchene n’a pas critiqué le travail de Sakic, son ancien DG avec l’Avalanche.
« Je ne savais pas ce qui se passait, a rappelé le numéro 95 des Sénateurs. Tout au long des démarches, j’ai gardé une bonne relation avec Joe. Nous avions une bonne communication et il comprenait mon point de vue. Ce n’était pas un environnement hostile entre nous. Nous avons même fait des blagues à propos de mon désir d’être échangé.
« Je ne savais pas comment c’était pour finir, a-t-il poursuivi. À mon retour au Colorado pour le camp, je voulais rester un bon coéquipier et un bon joueur pour l’Avalanche. J’ai de bons amis au sein de cette équipe. Je devais agir comme un professionnel. Honnêtement, j’ai passé un été difficile. Je me présentais en gymnase ou à l’aréna sans trop savoir où j’étais pour jouer dans quelques mois. J’attendais souvent un appel. Ce n’était pas la même routine. Je prenais ça un jour à la fois. Il y avait des montagnes russes pour la gestion des émotions. Je suis heureux que ce soit terminé. C’est maintenant agréable de vivre un nouveau départ à Ottawa. »
UNE PÉRIODE D’ADAPTATION
S’il se dit heureux à Ottawa, Duchene cherche encore à prendre son envol avec sa nouvelle équipe. Sur le strict plan des chiffres, il connaît un départ des plus modestes avec un seul but en neuf rencontres et un dossier de -10. Il a toutefois obtenu sa part de chances avec 28 tirs, soit le deuxième rang au sein de l’équipe au cours de cette période.
« Matt change de ville, de pays et d’équipe, a rappelé l’ailier Alexandre Burrows. Il doit apprendre plusieurs nouvelles choses. Il a quand même été bon. Les journalistes se concentrent beaucoup sur les statistiques personnelles, mais il a fait plusieurs bons jeux. Il pourrait avoir plus de points et nous ne parlerions pas autant de lui.
« Matt veut bien jouer, il travaille fort et il se prépare bien, a poursuivi Burrows. Il a les qualités pour s’en sortir rapidement. Il a joué aux Jeux olympiques et à la Coupe du monde avec l’équipe canadienne. Il a remporté des médailles d’or. C’est un méchant bon joueur de hockey. »
Guy Boucher a aussi prôné la patience avec son joueur de centre de 26 ans.
« Les transactions sont souvent plus difficiles pour un joueur de premier plan, a mentionné l’entraîneur en chef. Le fait d’être échangé, c’est du nouveau. Et une vedette comme lui, tu as beaucoup plus de pression qu’un joueur de troisième ou quatrième trio. L’an passé, on a obtenu Burrows, (Viktor) Stalberg et (Tommy) Wingels. Ils se sont adaptés tout de suite. Pourquoi? Parce qu’ils n’ont pas la même pression de produire. Duchene, par moments, c’était une clinique sur la glace. C’était incroyable. Mais il frappait le poteau ou il manquait le filet. Pour n’importe quel joueur, ça crée une pression d’avoir des résultats. »
« TOUT AU LONG DES DÉMARCHES, J’AI GARDÉ UNE BONNE RELATION AVEC JOE SAKIC » – Matt Duchene