Les producteurs veulent leur part du gâteau
Les producteurs en serre du Québec proposent de multiplier le nombre de petits fournisseurs de marijuana afin de maximiser les retombées économiques dans les régions du Québec.
Présentement, un seul grand producteur reconnu par Santé Canada, Hydropothecary, a son siège social au Québec. Un second fournisseur, l’albertaine Aurora, a aussi ouvert un centre de production à Pointe-Claire.
En commission parlementaire pour étudier le projet de loi 157 sur l’encadrement de la légalisation de la marijuana, les Producteurs en serre du Québec ont soutenu qu’une cinquantaine de leurs membres pourraient fournir environ 50 % des besoins de la future Société québécoise du cannabis, qui sera responsable de la distribution.
CLUBS DE MILLIONNAIRES
Autrement, la production canadienne sera l’apanage des « clubs de millionnaires », dit le président des Producteurs en serre du Québec, André Mousseau. Il estime que la production accaparerait seulement environ 3 % de l’espace actuel des serres.
Afin d’aider les producteurs, André Mousseau propose que le ministère de l’Agriculture du Québec (MAPAQ) devienne l’organisme chargé des accréditations, plutôt que Santé Canada.
« On a des délais très courts et ils nous demandent de travailler avec du monde qu’on ne connaît pas, plaide-til. Au ministère de l’Agriculture, on a beaucoup de contacts, on se connaît, on travaille ensemble. »
Toutefois, le processus d’accréditation actuel peut prendre plusieurs mois, voire des années.
Le porte-parole du Parti québécois en matière de santé publique, Sylvain Pagé, estime que la production de marijuana par de petits fournisseurs pourrait créer « plusieurs centaines d’emplois à travers le Québec ».
MINISTRE OUVERTE
La ministre de la Santé publique, Lucie Charlebois, se dit ouverte à multiplier le nombre de producteurs québécois, une fois que ceux-ci auront obtenu leurs permis de Santé Canada.
D’ailleurs, Ottawa a récemment assoupli les règles pour les microproducteurs et prévoit créer un permis particulier pour ceux-ci. Ils devront toutefois investir des sommes importantes, possiblement des millions de dollars, pour rejoindre le marché légal.
Quant à l’idée de confier l’accréditation des producteurs au MAPAQ, la ministre Charlebois assurer que la loi fédérale le lui interdit.
« La production de cannabis sans permis du gouvernement fédéral, c’est criminel », souligne-t-elle.