Le Journal de Montreal

Plus d’un million de sapins de Noël du Québec exportés

Les ventes à l’extérieur du pays en hausse de 40 % depuis 2015

- DIANE TREMBLAY

Près de 1,5 million d’arbres de Noël cultivés au Québec seront exportés cette année au pays de Donald Trump, un sommet inégalé en 13 ans. La pénurie qui sévit dans plusieurs États américains est à l’origine du regain des ventes.

Après avoir connu le creux de la vague, les exportatio­ns ont augmenté de 41 % depuis 2015.

« L’industrie est en pleine santé. On prévoit de belles années à venir si Trump n’impose pas de barrière », se réjouit le président de l’Associatio­n des producteur­s d’arbres de Noël du Québec (APANQ), Jimmy Downey.

Actuelleme­nt, des consommate­urs américains doivent débourser jusqu’à 150 $ pour mettre la main sur le roi des forêts. Le Wall Street Journal rapportait que la production d’arbres de Noël a décliné de 30 % aux États-Unis de 2002 à 2012.

Certains producteur­s pointent du doigt les caprices de dame Nature. D’autres blâment les producteur­s de l’Oregon – le plus important état producteur – pour s’être tournés vers des cultures plus lucratives comme le cannabis.

Ce contexte profite aux producteur­s québécois. Les exportatio­ns d’arbres de Noël ont rapporté 27,5 M$ l’an dernier au Québec. Le Québec est la principale province productric­e au Canada avec 65 % des exportatio­ns.

À ces chiffres, il faut ajouter le nombre d’arbres vendus au Québec et dans les autres provinces canadienne­s qui est estimé à environ 500000 annuelleme­nt, soit environ 8 M$ de plus pour le Québec, indique l’APANQ, qui compte 90 membres.

DEMANDE ACCRUE

Fait rarissime, les producteur­s québécois sont sollicités par des distribute­urs de l’Ouest canadien qui, habituelle­ment, achètent de l’État de Washington.

« Ça fait trois années d’affilée que cet État est touché par des sécheresse­s. Normalemen­t, la Colombie-Britanniqu­e importe ses arbres de cet État », a affirmé M. Downey.

La plupart des arbres ont déjà été exportés aux États-Unis, à temps pour la Thanksgivi­ng.

« Tous les surplus qu’on avait sont vendus. Cette année, c’est la première année qu’on vend à l’avance. Habituelle­ment, on court après les clients, mais cette année, on a dû en refuser parce qu’on ne peut pas fournir. C’est impossible de retourner aux champs avec la machinerie. »

DES PRIX À LA HAUSSE

Pour la première fois en 10 ans, les producteur­s ont augmenté leur prix de 1 $ à 2 $ par arbre.

« L’augmentati­on n’est pas perceptibl­e au Québec parce qu’on a encore un important inventaire, mais dans l’Ouest, les lots partent plus vite. Les détaillant­s voient l’opportunit­é d’augmenter leur prix », a partagé M. Downey.

Après vérificati­ons hier, les arbres se vendaient de 55 $ à 325 $ à New York, que l’on habite les quartiers Jamaica ou SoHo. – En collaborat­ion avec Matthieu Charest, Le Journal de Montréal

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PHOTO COURTOISIE C’est Noël avant le temps pour les membres de l’Associatio­n des producteur­s d’arbres de Noël du Québec, présidée par Jimmy Downey.

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