Le Journal de Montreal

LES HEURES DU CHEF DE POLICE DE MONTRÉAL SONT COMPTÉES

Philippe Pichet démissionn­era, sera suspendu ou son service sera mis sous tutelle

- FÉLIX SÉGUIN ET ANTOINE LACROIX

Signe que les heures de Philippe Pichet sont comptées à la tête de la police de Montréal, deux de ses adjoints se sont fait proposer hier le poste de chef par la direction générale de la Ville.

Selon ce qu’a appris notre Bureau d’enquête, les assistants-directeurs au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) Simonetta Barth et Claude Bussières ont tous deux refusé l’offre de l’administra­tion de Valérie Plante par loyauté à Philippe Pichet.

À cela s’ajoute le rapport du commissair­e Michel Bouchard qui serait publié aujourd’hui. Ce dernier serait dur quant aux pratiques internes du SPVM.

Le commissair­e Bouchard y recommande­rait même que le chef Pichet soit relevé de ses fonctions, selon ce qu’a affirmé Radio-Canada hier en fin de soirée.

Philippe Pichet serait donc devant trois options:

Il pourrait remettre sa démission volontaire­ment, si le rapport est accablant.

Le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, pourrait décider de mettre le SPVM sous tutelle.

S’il n’impose pas la tutelle, M. Coiteux songerait à recommande­r la suspension du chef Philippe Pichet.

FABRICATIO­N DE PREUVES

Selon nos informatio­ns, le directeur Pichet n’aurait pas encore été appelé par le ministère de la Sécurité publique pour lui faire part du dilemme devant lequel se trouve le ministre Martin Coiteux, qui aurait entre ses mains le rapport Bouchard depuis jeudi dernier.

Ce document avait été commandé après la tempête qui s’était abattue en février sur le service de police montréalai­s à la suite des révélation­s de notre Bureau d’enquête et de l’émission J.E., qui rapportaie­nt les témoignage­s d’ex-officiers et enquêteurs ayant accusé leurs collègues des Affaires internes d’avoir fabriqué des preuves pour se débarrasse­r d’eux ou les faire taire.

Quelques jours après nos reportages, la Division des affaires internes du SPVM s’était vue retirer toutes ses enquêtes jusqu’à nouvel ordre. Ces dossiers sont dorénavant confiés à la Sûreté du Québec et à quatre autres corps policiers.

Nommé chef en 2015, Pichet a vu son règne être taché par plusieurs controvers­es, comme la décision du SPVM d’espionner les communicat­ions de journalist­es. Le scandale avait mené à la création de la Commission d’enquête sur la protection de la confidenti­alité des sources journalist­iques.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN ?? Le chef du Service de police de la Ville de Montréal, Philippe Pichet, lors de son témoignage à la Commission d’enqu5te sur la protection de la confidenti­alité des sources journalist­iques, qui s’est déroulée en avril dernier.
PHOTO D’ARCHIVES, PIERRE-PAUL POULIN Le chef du Service de police de la Ville de Montréal, Philippe Pichet, lors de son témoignage à la Commission d’enqu5te sur la protection de la confidenti­alité des sources journalist­iques, qui s’est déroulée en avril dernier.
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