Barrette rate son objectif
Environ 2200 patients québécois attendent une intervention chirurgical depuis plus d’une année
QUÉBEC | Quelque 2200 Québécois patientent pour une chirurgie depuis plus d’un an malgré l’objectif de Gaétan Barrette d’éliminer complètement cette liste d’attente à la fin 2017.
Le ministre de la Santé annonçait en novembre 2016 un investissement de 20 millions $ pour réduire les délais d’attente en chirurgie. La mesure visait notamment à faire en sorte que les 3980 personnes qui patientaient depuis plus d’un an – et non pas 1000 personnes, comme soutenu à ce moment par le ministère – soient opérées avant la fin de l’année 2017.
Or, selon des données obtenues auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux via l’accès à l’information, près de 2200 patients figuraient toujours sur cette liste à la mi-octobre. Si le dénombrement a presque fondu de moitié, la cible ne sera tout de même pas atteinte.
« On n’arrivera pas à zéro », a concédé M. Barrette hier, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
REFUS DES PATIENTS
Cette situation serait explicable en partie par le refus de certains patients de se faire opérer à la date fixée par les établissements du réseau de la santé, plaide M. Barrette.
« Il y a des gens qui ne veulent pas se faire opérer quand on les appelle. Ç’a l’air bizarre, mais c’est la vie », assuret-il, rappelant que la plupart de ces chirurgies visent à répondre à des problématiques « mineures ».
Sans statuer sur un nombre précis de cas, le ministre estime ainsi qu’une « grande majorité » des quelque 2200 personnes qui patientent depuis plus d’un an pour une chirurgie peuvent avoir refusé des dates disponibles, entre autres parce qu’elles se trouvaient à l’extérieur du pays. « Ç’a l’air de rien, mais il y en a beaucoup de ça », avance le ministre de la Santé.
D’autres patients se trouvent aussi sur cette liste pour des raisons administratives. « Des gens qui sont tombés entre deux chaises », qui sont injoignables après un déménagement ou une modification de leur numéro de téléphone, illustre-t-il.
COLLIGER AUTREMENT
Face à la situation, le ministre Barrette a demandé à ce que les données concernant les délais d’attente en chirurgie soient désormais colligées de manière à « séparer les gens qui refusent des gens qui acceptent » de subir leur opération selon la date proposée.
« C’est important de faire la distinction, plaide-t-il. Je souhaite arriver à zéro pour les gens qui acceptent leur date. »
Environ 450 000 personnes seraient opérées au Québec chaque année, selon le ministre, qui maintient le cap et assure que « beaucoup d’efforts sont faits » pour éliminer les délais de plus d’un an.
Gaétan Barrette va d’ailleurs plus loin et a confiance que l’attente diminuera pour l’ensemble des chirurgies sous la barre des six mois d’ici la fin du mandat libéral.