Les avantages des ex-PM encadrés par une loi
QUÉBEC | Les excès de Jean Charest et Pauline Marois ont convaincu le gouvernement Couillard de resserrer les avantages consentis aux anciens premiers ministres.
Une enveloppe de 200 000 $ annuellement sur une période de trois ans était accordée aux anciens premiers ministres. Ce montant comprenait le paiement du loyer pour un bureau de fonction, une ligne internet et l’achat de papeterie, par exemple.
« On prévoit que les coûts seront moindres », a lancé la ministre Kathleen Weil, qui a déposé un projet de loi hier pour mettre fin aux pratiques abusives.
REPORTAGE
Un reportage de notre Bureau parlementaire a mis le feu aux poudres en révélant en 2015 que Pauline Marois avait utilisé une partie de cette somme pour confier à l’ex-candidate péquiste Dominique Payette la tâche de réaliser une étude sur les médias de Québec.
La loi découle d’ailleurs directement du moment « où on a appris qu’il y a eu un contrat privé donné par l’ex-première ministre [Pauline Marois], qui a causé donc des réactions qu’on a vues », a affirmé Mme Weil.
Les médias ont ensuite démontré que Jean Charest avait dépensé plus de 230 000 $ pour un bureau situé au 1000, de la Gauchetière, un immeuble prisé de Montréal, alors que le cabinet d’avocats McCarthy Tétrault pour lequel il travaille est localisé dans le même édifice. « La personne n’avait pas nécessairement besoin de ces types de bureaux », a ajouté Mme Weil.
PLUS DE CONTRATS
À l’avenir, pas question pour un ancien premier ministre de se faire rembourser un bureau luxueux par l’État : il aura droit à un espace de travail dans un bâtiment appartenant au gouvernement pendant un an. Il aura aussi droit à un employé durant la même période
« Certains entreprennent d’ailleurs l’archivage de documents pouvant avoir une valeur historique pour le Québec », a justifié Mme Weil.
Les futurs ex-PM ne pourront plus donner de contrats. Pour ce qui est de la sécurité, ils auront une protection sur le territoire du Québec ainsi qu’un véhicule fourni par le gouvernement, un garde du corps et le maintien de la protection de leur résidence reliée à la centrale de surveillance de la Sûreté du Québec pour une durée de base d’un an, pouvant aller jusqu’à deux ans.
René Lévesque a été le premier à avoir bénéficié d’une allocation après son départ de la politique.