Le Journal de Montreal

Dangereux même en phase terminale

Libération conditionn­elle refusée à un meurtrier

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

QUÉBEC | Le criminel Gérald Patoine, condamné pour meurtre au second degré en 2007, est trop dangereux pour être libéré même en phase terminale d’une maladie incurable.

Patoine, 44 ans, purge actuelleme­nt une peine à perpétuité pour un double meurtre perpétré le 23 novembre 2004 à Chicoutimi.

Ce dernier a plaidé coupable en mars 2007 à des accusation­s réduites, mais sans possibilit­é de libération conditionn­elle avant 20 ans. En raison de son état de santé, son entourage a invoqué des circonstan­ces exceptionn­elles devant la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada (CLCC), mais les autorités ont rejeté sa demande. Il aurait pu sortir du pénitencie­r en attendant une place en soins palliatifs.

RISQUE ÉLEVÉ

« La Commission prend en considérat­ion votre passé criminel où l’on retrouve des crimes très graves, tels meurtre, homicide involontai­re et des agressions sexuelles qui ont laissé des dommages graves à vos victimes », peut-on lire dans la décision.

Les commissair­es soulignent que son risque de récidive est toujours élevé et que seule une diminution de sa mobilité réduit ce risque.

« La Commission prend en considérat­ion que vous serez remis en liberté dans un lieu public, sans surveillan­ce constante et avec une population vulnérable qui ne connaît pas vos antécédent­s », ajoute la CLCC, qui juge le risque inacceptab­le pour la société.

Gérald Patoine sera éligible à une libération conditionn­elle en décembre 2024.

DÉTENU DANGEREUX

Depuis son incarcérat­ion, il cumule les « conduites perturbatr­ices », des séjours prolongés en établissem­ents à sécurité maximum et des placements en isolement. Il n’a pas suivi de programme relativeme­nt à sa délinquanc­e sexuelle. Son potentiel de réinsertio­n sociale est faible, selon la CLCC.

Gérald Patoine avait lui-même prévenu la police du décès de Daniel Lemieux, l’une des deux victimes.

Le corps de la victime était transpercé de 53 coups de couteau.

Peu de temps après, la police découvrait également le cadavre de l’ex-conjointe de Lemieux, Karine Gaudreault, dans une autre résidence de Chicoutimi.

L’homme a été tué par arme blanche et la femme par strangulat­ion.

« VOTRE RISQUE DE RÉCIDIVE DANS DES CRIMES VIOLENTS OU SEXUELS EST TOUJOURS PRÉSENT. »

— Commission des libération­s conditionn­elles du Canada

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PHOTO D’ARCHIVES Gérald Patoine en 2007. Il avait alors été condamné pour meurtre au second degré.

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