Le Journal de Montreal

Je ne crois plus en cette équipe

- JOSÉ THÉODORE

Les semaines se suivent mais ne se ressemblen­t pas chez le Canadien. L’entraîneur-chef, Claude Julien, est confronté au problème que les entraîneur­s détestent le plus. Il ne sait pas d’un soir à l’autre quels joueurs se présentero­nt. Malheureus­ement, nous sommes rendus au 12 décembre et la période d’adaptation est terminée.

Un mois après la dernière victoire de Charlie Lindgren (le 11 novembre contre les Sabres de Buffalo), nous revivons le même scénario. Le Canadien semblait être sur une lancée et ça s’est arrêté, net sec. Carey Price est revenu en sauveur, mais il vient de perdre trois matchs d’affilée à domicile. Il n’a pas été mauvais contre les Blues et les Flames, mais il a très mal paru samedi, contre les Oilers et leur gardien auxiliaire, Laurent Brossoit.

Visiblemen­t, il n’était pas dans son assiette et il ne devait pas être fâché de se faire retirer du match après avoir alloué quatre buts sur 14 tirs. Je préfère cataloguer cette dernière performanc­e comme un simple mauvais match. Le problème, c’est qu’il n’a pas le luxe de connaître beaucoup de performanc­es du genre.

J’ajoute que je n’ai pas aimé son commentair­e d’après-match lorsqu’il a dit que l’équipe manquait d’énergie. C’était sa façon de dire qu’il ne voyait pas bien la rondelle et que ses déplacemen­ts manquaient d’explosion. Pourtant, l’équipe n’avait pas voyagé de la semaine.

MAUVAISE CHIMIE

On revient toujours à Carey Price, mais nous sommes rendus au 12 décembre et malgré les espoirs générés par cinq victoires d’affilée et une victoire de 10 à 1 sur les Red Wings, on doit admettre qu’il y a quelque chose qui ne clique pas dans cette équipe.

C’est beau de marquer dix buts dans un match, mais c’est dans les matchs serrés que l’on voit le caractère d’une équipe et on perd ce genre de match trop souvent. De plus, en deux semaines, le Canadien a perdu des matchs de 6-0 (Oilers) et 6-2 (Leafs) à la maison, deux matchs dans lesquels ils se sont effondrés et qui démontrent à quel point l’équipe est fragile.

Je ne crois plus en cette équipe car il n’y a pas de chimie. Les leaders ne performent pas à un haut niveau avec constance. Claude Julien a pourtant essayé toutes sortes de combinaiso­ns. On voulait faire jouer Max Pacioretty avec Jonathan Drouin, mais ça ne fonctionne pas. Galchenyuk est toujours un mystère.

AUCUNE IDENTITÉ

Drouin est une excellente acquisitio­n et même s’il a été blessé récemment, on n’a pas encore vu son plein potentiel. Les deux joueurs les plus constants ont été Brendan Gallagher et Paul Byron. Après 30 matchs, le Canadien n’a toujours pas d’identité et il se fait tard. Est-ce une équipe offensive ? Est-ce une équipe défensive ? Est-ce une équipe trop dépendante de Carey Price ? Est-ce que les joueurs poussent tous dans la même direction ?

Lorsque tu n’as pas ces réponses après 31 matchs, que l’entraîneur a à peu près tout essayé et que tu n’es pas dans le portrait des séries éliminatoi­res, ça devient une évidence. Le directeur général doit faire quelque chose.

Marc Bergevin doit bouger. Des gars comme Max Pacioretty et Alex Galchenyuk ont une bonne valeur. Ce sont de bons joueurs, mais parfois le succès ou l’insuccès est plus une question de chimie que de talent. Regardez les Golden Knights de Vegas. Ils n’ont pas autant de talent que le Canadien, mais ils ont une belle chimie. Le Canadien a échappé de précieux points et il doit se passer quelque chose car le calendrier ne sera pas facile d’ici au Nouvel An.

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PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN CHEVALIER Les deux joueurs les plus constants ont été Brendan Gallagher et Paul Byron.

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