Le corps à bout de souffle
Selon une étude exhaustive effectuée par une équipe de chercheurs français, étude dont les résultats ont été publiés dans la revue scientifique Frontiers in Physiology, nous assistons actuellement à un plafonnement des performances humaines.
« Deux tiers des épreuves d’athlétisme ne progressent plus depuis les années 1980 et ces performances ne devraient pas être améliorées, en moyenne, de plus de 0,5 % dans les décennies à venir », de conclure les auteurs de l’étude.
FIL D’ARRIVÉE
En d’autres mots, le corps humain a atteint ses limites.
Malgré ce que déclare la devise olympique, nous ne pourrons plus courir plus vite, ni sauter plus haut, ni soulever des poids plus lourds.
Nous sommes arrivés au bout de l’aventure.
Terminus, tout le monde descend.
La seule façon de fracasser de nouveaux records serait de se doper.
La balle est donc dans votre camp, chers spectateurs.
Que voulez-vous voir quand vous regardez les Olympiques ou toute autre compétition sportive de haut niveau ?
Des athlètes « nature » donner leur 100 % et aller au bout de leurs capacités ou des surhommes dopés faire tomber des records les uns après les autres ?
Car c’est bien beau, pointer du doigt les méchants athlètes qui se dopent. Mais qui sait ? Ces « tricheurs » ne font peut-être que répondre à une demande inconsciente du public, ils donnent aux spectateurs ce que ceux-ci veulent voir.
Ils sont à l’avant-garde du spectacle sportif…
Parfois, j’ai l’impression que les spectateurs d’événements sportifs sont comme les clients d’un restaurant.
L’important est d’avoir un beau morceau de viande dans mon assiette. La façon dont tu t’y prends pour abattre, saigner et débiter la bête ne me regarde pas. Je ne veux même pas savoir quelle méthode tu utilises.
Tout ce que je veux, c’est que ça sente et que ça goûte bon.
Les cuisines à aire ouverte ? Pas de problème !
Mais pour les abattoirs, on veut des murs épais, insonorisés. Et sans vitre.
Faites ce qu’il faut pour nous donner notre côtelette quotidienne… Idem pour le sport. Injecte-toi ce qu’il faut, l’important est que tu donnes un bon show et que tu me permettes de vivre de grandes émotions…
L’ÈRE DES SURHOMMES
Selon les auteurs de cette étude, l’être humain a atteint sa taille maximale, sa force maximale et son espérance de vie maximale.
« What you see is what you get », comme disent les Anglos. Ça ne s’améliorera pas.
Vous voulez vivre plus longtemps ? Vous devrez tourner le dos à la nature et « tripatouiller » vos gènes.
C’est ce qu’on appelle le « transhumanisme ». Des êtres humains hyper performants, qui n’ont d’humains que le mot.
Des cyborgs. Des créatures tout droit sorties de Blade Runner 2049.
L’ingénierie génétique, la pharmacologie et la technomédecine vont nous permettre de « sortir » littéralement de l’humanité, de devenir des surhommes.
Imaginez : des travailleurs qui ne se fatiguent jamais, des athlètes qui poussent leur corps toujours plus loin… Le rêve ultime du capitalisme ! Une croissance économique illimitée, toujours plus gros, plus haut, plus fort, plus riche, plus performant…
Courir encore plus après notre queue, assimiler encore plus d’informations ! Ça vous tente ? Pas sûr, moi…
Seriez-vous prêts à vous doper pour devenir plus performants ?