Réduction « significative » des forces russes en Syrie
Vladimir Poutine n’a pas révélé hier combien de soldats demeureraient sur place
ANKARA | (AFP) Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu hier avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan à Ankara, dernière étape d’un marathon régional au cours duquel il a annoncé depuis la Syrie le retrait d’une « partie significative » des forces russes dans ce pays.
M. Poutine a rencontré M. Erdogan après s’être rendu dans la matinée sur la base aérienne russe de Hmeimim en Syrie avant de faire étape au Caire.
Il a notamment discuté avec son homologue turc des efforts destinés à trouver un règlement mettant fin au conflit en Syrie, ayant annoncé lors de sa visite surprise dans ce pays une réduction significative des forces russes dont l’intervention a largement contribué au maintien du régime du président Bachar al-Assad au pouvoir.
« En près de deux ans, les forces armées russes, en collaboration avec l’armée syrienne, ont détruit en grande partie les terroristes internationaux. Par conséquent, j’ai pris la décision de faire rentrer en Russie une partie significative du contingent militaire russe se trouvant en Syrie », a déclaré M. Poutine.
Il a précisé que la base aérienne russe de Hmeimim, depuis laquelle il parlait et où sont concentrés les effectifs militaires russes, ainsi que la base navale de Tartous resteraient opérationnelles en dépit du retrait annoncé.
ACCUEILLI PAR ASSAD
M. Poutine, qui a été accueilli à Hmeimim par M. Assad, n’a pas révélé combien de soldats russes demeureraient sur place.
Interrogé par des journalistes sur le temps que prendrait ce retrait, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a déclaré : « Ils ont déjà commencé à rentrer, nous verrons comment cela se passe ».
Le chef des forces russes en Syrie, le général Sergueï Sourovikine, a pour sa part indiqué que 23 avions et deux hélicoptères russes devraient quitter la Syrie, suivis par des unités de la police militaire, des démineurs et des médecins de l’hôpital de campagne.
WASHINGTON SCEPTIQUE
Le commandant Adrian Rankine-Galloway, porte-parole du ministère américain de la Défense, a réagi avec scepticisme, estimant que ces déclarations « ne correspondent souvent pas à de réelles réductions des effectifs et n’affectent pas les priorités des États-Unis en Syrie ».
M. Assad a de son côté remercié le président russe, évoquant « la participation efficace dans la guerre contre le terrorisme ». « Ce qu’ont fait les militaires russes, les Syriens ne l’oublieront jamais », a-t-il déclaré.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, les frappes aériennes russes du 30 septembre 2015 au 11 novembre 2017 ont fait 6328 morts parmi les civils, dont 1537 enfants. Elles ont également tué 4732 djihadistes de l’État islamique, 4098 rebelles et autres djihadistes, selon la même source.