Le Journal de Montreal

Pascal est fier de son parcours

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AGENCE QMI | Jean Pascal s’est réjoui de mettre fin à ses activités de boxeur profession­nel avec de l’éclat et le sentiment du devoir accompli, hier.

Le nouveau retraité de la boxe québécoise et internatio­nale a donné une entrevue à coeur ouvert au réseau TVA Sports après sa victoire en Floride, la dernière de sa carrière.

«This is it, comme disait Michael Jackson. Je ne peux pas terminer sur une meilleure note », a souri l’athlète de 35 ans.

Au bout d’une semaine éprouvante ponctuée d’un vol annulé, Pascal (32-5-1, 19 K.-O.) a triomphé d’Ahmed Elbiali (16-1, 13 K.-O.), infligeant du coup à l’Égyptien de 27 ans le premier revers de sa carrière.

« Honnêtemen­t, Elbiali, il m’a surpris, a-t-il confié avant de lancer une flèche à son adversaire, qui nous rappelle que Pascal n’aura jamais la langue dans sa poche. Il est un jeune espoir. Je savais qu’il était bon, invaincu, qu’il frappait fort, mais je ne croyais pas qu’il allait avoir la hargne d’un vrai champion, d’un combattant, parce que c’est un Égyptien, un fils de riche. Je ne pouvais pas laisser un fils de riche me battre, sans manquer de respect à personne. »

DU PLAISIR CHEZ LES AMATEURS

L’ancien champion du monde des mi-lourds du World Boxing Council (WBC) quitte la scène de la boxe la tête remplie de bons souvenirs et n’entretient que peu de regrets.

Des médailles d’or aux Jeux de la Francophon­ie (2001) et aux Jeux du Commonweal­th (2002) ainsi qu’une médaille de bronze aux Jeux panamérica­ins (2003) décorent également de succès son parcours amateur.

« Mes plus beaux souvenirs sont ceux chez les amateurs, quand je boxais pour mon pays, il n’y avait pas de distractio­n, pas de business. On boxait pour notre honneur, le respect et notre pays. J’ai bien aimé aussi les rangs profession­nels, mais ce côté est plus requin. Il faut faire attention, toujours regarder derrière soi et être à son affaire.

« On fait des erreurs, mais l’important, c’est d’apprendre. Dans la vie amicale, amoureuse et profession­nelle, tout le monde fait des erreurs. Question boxe, j’aurais dû accepter une clause de revanche contre Bernard Hopkins. Je n’ai pas voulu parce que j’étais tellement certain de gagner. Je peux partir la tête haute sur une belle victoire contre un jeune boxeur qui était invaincu. »

DE RAMSAY À LAROUCHE

Marc Ramsay a longtemps été l’entraîneur de Pascal pendant ses années de grandes réussites. Leur fructueuse relation s’est terminée en 2015, quelques mois après une défaite contre la vedette russe Sergey Kovalev sur K.-O. technique au huitième round.

Dans les mois d’avant, Pascal avait obtenu une victoire sur décision unanime à un Lucian Bute en déclin. Des semaines d’âcres échanges entre lui et le Québécois d’origine roumaine, entraîné par Stéphan Larouche, avaient précédé l’affronteme­nt. Larouche et Pascal en avaient aussi eu long à se dire par l’entremise des médias.

Ironie du sort, Larouche a éventuelle­ment pris la relève de Ramsay et c’est sous son aile que Pascal a accroché ses gants il y a quatre jours.

« Ça fait spécial, avoue-til. Dans les rangs amateurs, j’étais avec Marc Ramsay, mais Stéphan était là avec l’équipe nationale, il m’a connu quand il entraînait Stéphane Ouellet au Centre Claude-Robillard. On est devenus un peu ennemis à cause de la rivalité Pascal-Bute.

« Ça fait un peu bizarre, mais la vie est ainsi faite. Je ne regrette pas. J’ai beaucoup de respect pour Marc Ramsay, qui a été comme un grand frère pour moi. En Floride, Stéphan était comme un enfant dans un magasin de bonbons. Il avait confiance en moi et ça m’a donné encore plus confiance en mes moyens. »

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