Ils ciblent des populations vulnérables
OTTAWA | Chaque vague de réfugiés au Canada est généralement accompagnée par une nouvelle tentative de fraude contre eux, car ils représentent une population particulièrement vulnérable, selon un expert.
« Dès qu’il y a une arrivée importante de réfugiés au Canada qui fait les manchettes, on sait qu’ils seront visés par un stratagème ou un autre de fraudeur. Il y a un groupe de gens sans scrupules qui essayent de profiter de leur vulnérabilité », dénonce l’avocat spécialisé en immigration, Stéphane Handfield.
Selon lui, la barrière linguistique fait que les victimes de fraudes, telles que celle qui sévit présentement à travers le pays (voir texte principal), comprennent souvent mal ce qu’on leur dit. Elles sont donc plus enclines à tomber dans le panneau.
Les victimes connaissent aussi très peu le fonctionnement du gouvernement, du système de demande d’asile et leurs droits face à la police et la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR), ajoute le spécialiste.
« Des demandeurs d’asile arrivent aussi souvent d’un pays où il y a une crainte des autorités et des policiers. Donc si un fraudeur se présente comme tel et exige un paiement, c’est incroyablement stressant pour la victime », continue Me Handfield.
DONNÉES COMPROMISES ?
D’ailleurs, celui-ci s’inquiète beaucoup pour la confidentialité des demandeurs d’asile si les fraudeurs ont réussi à obtenir les coordonnées de personnes qui attendent, ou ont déjà eu, des audiences devant la CISR.
Pour le moment, ni le Centre antifraude du Canada (CAFC) ni la CISR ne peuvent dire avec certitude comment les fraudeurs réussissent à si bien viser les demandeurs d’asile.
« Le processus de demande d’asile est confidentiel de A à Z et les audiences se font même en huis clos pour protéger l’identité des postulants. S’il y a une fuite de ces informations à des fraudeurs, c’est extrêmement inquiétant », lance Me Handfield.