Encore le chaos à Montréal
La Ville n’a pas de méthode spécifique pour améliorer la situation dans les côtes enneigées
Voitures incapables d’avancer, mise en portefeuille d’autobus, circulation au ralenti. Les côtes de Montréal en pleine tempête de neige représentent une entrave pour laquelle l’administration Plante cherche encore une solution.
« Ce n’est pas normal, on ne voudrait pas que ce soit ainsi. Peu importe où on est à Montréal, les côtes restent un problème », reconnaît le responsable du déneigement au comité exécutif, Jean-François Parenteau, qui a lui-même observé les voitures glisser sur la pente de la rue Gosford.
Sur l’heure du midi, hier, la côte du boulevard Robert-Bourassa au coin De la Gauchetière était devenue une patinoire pour les automobilistes. Malgré les deux passages des déneigeuses en avant-midi, plusieurs voitures faisaient du surplace dans la côte, sur les feux de détresse, ou zigzaguaient à travers la voie.
Au même moment, sur le chemin de la Côte-des-Neiges, trois autobus de la Société de transport de Montréal (STM) se sont retrouvés coincés, forçant la fermeture de la rue durant près de quatre heures. Le premier autobus bloqué arrivait à l’intersection de l’avenue du Docteur-Penfield lorsque ses roues ont cessé d’adhérer à l’asphalte.
ABRASIF QUI GLISSE
Face à cette situation, la Ville dit qu’elle ne peut que déblayer et épandre de l’abrasif aux 90 minutes sur ces artères.
« Même si on épand de l’abrasif, la pente fait en sorte qu’il se retrouve au bas de la côte, explique M. Parenteau. Ensuite, les voitures font de la friction avec leurs pneus, font fondre la neige qui se transforme en eau et crée une glace noire. »
C’est ce cocktail qui avait aussi transformé la côte du Beaver Hall en glissade géante, l’hiver dernier. Un autobus de la STM avait alors embouti quatre voitures, suivi par une camionnette, un deuxième autobus et une voiture de police. Une vidéo montrant la scène avait fait le tour du web.
EXEMPLE AILLEURS
Questionné sur la fréquence des passages de la déneigeuse, Jean-François Parenteau dit qu’il souhaite consulter son équipe sur les changements possibles à l’horaire.
« On voudrait toujours que ce soit sec, c’est sûr. Mais on reste un pays nordique. Je veux voir avec les équipes quel est le nombre de passages adéquats sur les grandes artères et s’il peut être possible d’augmenter ces passages. »
D’autres villes du Québec ont pourtant déjà appris de leurs erreurs et portent une attention particulière aux côtes pendant une chute de neige pour éviter ce genre de situation (voir encadré).
M. Parenteau affirme vouloir améliorer la situation générale dans les côtes de Montréal, sans toutefois donner de pistes de solution.
« Je vais poser des questions pour voir s’il y a autre chose qu’on peut faire pour améliorer l’adhérence des pneus à la chaussée. Je vais aller valider ce qui se fait dans d’autres villes », dit-il simplement.