Le Journal de Montreal

Statu quo impossible, selon des experts

- ALEXANDRE ROBILLARD

Le RTM devrait divulguer publiqueme­nt les actifs de son directeur général Raymond Bachant dans Bombardier, estime un expert en éthique.

René Villemure croit que la déclaratio­n d’intérêts de M. Bachant devrait être partiellem­ent dévoilée afin qu’un « périmètre de sécurité » soit mis en place.

« Il n’est pas obligé de le faire, mais c’est ce que je lui suggérerai­s. Ça démontrera­it une bonne volonté dans un contexte qui peut porter à interpréta­tion. »

Jacques Bourgault, avocat et professeur associé à l’École nationale d’administra­tion publique, estime que les actions de M. Bachant devraient être confiées à une fiducie sans droit de regard pour éviter tout conflit d’intérêts.

Cela permettrai­t d’éviter que M. Bachant tolère « que Bombardier ait un avantage dans ses transactio­ns avec le RTM parce qu’il sait que ça contribue positiveme­nt à la valeur de ses actifs », a-t-il dit.

VENDRE SES ACTIONS

Michel Nadeau, directeur général de l’Institut sur la gouvernanc­e, croit que le conseil d’administra­tion du RTM aurait dû exiger que M. Bachant vende ses actions de Bombardier dans un délai de deux ans après son embauche.

« C’est une question d’image et d’apparence. Il est dans une situation délicate. C’est rare que tu vendes quelque chose à un client et qu’ensuite tu deviennes le boss du client. »

M. Nadeau croit également qu’il y a « un risque de conflit d’intérêts » dans l’éventualit­é d’appels d’offres qui impliquera­ient Bombardier. « Il devrait s’abstenir, sortir du processus », dit-il.

M. Nadeau s’est étonné que la présidente du CA, Josée Bérubé, ignore la situation de M. Bachant.

« Si la présidente n’était pas au courant, elle n’a pas fait sa job. »

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