Le Journal de Montreal

Le Barreau tente de mieux informer les victimes

- KATHRYNE LAMONTAGNE

QUÉBEC | Le Barreau du Québec souhaite mieux informer les victimes d’agressions sexuelles sur les options offertes par le système judiciaire pour obtenir justice, dont le recours civil.

Le Barreau du Québec a présenté hier sept recommanda­tions pour améliorer le traitement judiciaire des dossiers d’agressions sexuelles, en vue du forum sur les violences à caractère sexuel qui doit se dérouler demain à Québec.

« On est bien au courant que le traitement actuel des agressions sexuelles n’est pas idéal. J’avais dit plus tôt dans l’année que notre système de justice était plutôt rigide par rapport à ça. C’était le temps d’émettre quelques propositio­ns », a déclaré le bâtonnier du Québec.

AU CIVIL

L’organisati­on propose ainsi que des consultati­ons juridiques gratuites soient offertes aux victimes de violence sexuelle, afin de mieux faire connaître le droit applicable.

« On veut faire la promotion des différents outils du système existant, des avenues qui ne sont pas souvent considérée­s », précise Me Paul-Matthieu Grondin.

Parmi ces outils se trouve la poursuite au civil, qui comporte un fardeau de preuve différent du processus criminel.

« Je simplifie à l’excès, mais [au civil] on croit une personne ou l’autre, finalement », expose Me Grondin, précisant qu’un dédommagem­ent monétaire peut aussi accompagne­r cette procédure.

IMPRESCRIP­TIBILITÉ

Actuelleme­nt, les victimes d’agressions sexuelles qui souhaitent entamer un recours au civil doivent le faire dans les 30 ans suivant le crime allégué. Le Barreau milite pour modifier le Code civil et rendre cette procédure imprescrip­tible.

L’ordre profession­nel aimerait aussi que la méthode Philadelph­ie, qui fait actuelleme­nt l’objet d’un projet pilote à la Sûreté du Québec, soit appliquée à tous les corps de police. Cet outil permet la révision par un comité composé d’organismes communauta­ires des dossiers en matière sexuelle jugés non fondés.

Finalement, il recommande que les patrouille­urs, qui sont souvent les premiers intervenan­ts à recueillir les plaintes des victimes, obtiennent une formation de base en la matière.

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