Elle veut une loi spéciale pour les sinistrés du printemps
La Gatinoise souhaiterait pouvoir utiliser ses REER sans pénalités pour des travaux
GATINEAU | Une sinistrée des inondations du printemps presse les gouvernements de changer la loi fiscale après qu’elle eut vidé toutes ses économies pour réparer sa maison avant l’hiver.
Comme plusieurs autres sinistrés, Sylvie Lemay n’a pas attendu les chèques du ministère de la Sécurité publique avant d’aller de l’avant avec les rénovations.
« La maison était en train de moisir, il fallait ouvrir les murs extérieurs. On devait ensuite refermer pour que ce soit chaud cet hiver et pour ne pas que les rongeurs rentrent. On n’a pas eu le choix de réparer tout de suite. On ne laisserait même pas un chien dans cet état-là », raconte la dame, qui demeure sur le boulevard Hurtubise, à Gatineau.
Mme Lemay a puisé 188 000 $ dans ses REER, son CELI et ses économies personnelles pour mettre à niveau sa résidence lourdement endommagée à la suite des inondations en mai dernier.
Elle a vidé ses REER en entier, soit un montant de 53 000 $ qui sera comptabilisé comme revenu imposable.
Elle craint une facture d’impôts salée l’an prochain.
Elle implore les gouvernements d’adopter une loi spéciale rapidement pour permettre aux sinistrés qui ont pigé dans leurs placements de retraite de rembourser sans pénalités une fois que Québec leur versera l’argent attendu.
LONGUE ATTENTE
« Il faut que ce soit quelque chose de similaire au Régime d’accession à la propriété (RAP). Qu’ils changent la loi rapidement pour permettre à d’autres sinistrés de faire les réparations avant l’hiver. On veut vivre Noël en paix », dit la femme qui doit encore 40 000 $ à un entrepreneur.
Sylvie Lemay ignore encore quel montant elle pourra toucher de Québec. Elle n’a toujours pas de nouvelles du rapport des inspecteurs du ministère de la Sécurité publique.
Jusqu’ici, la dame n’a reçu que 26 000 $ du gouvernement. Une attente qui est vécue par plusieurs autres sinistrés sur sa rue, dont Roger Belley.
TEMPS DES FÊTES DIFFICILE
« Ça fait sept mois que l’inspecteur est venu et je n’ai toujours pas eu mon rapport. On se bat pour faire accepter les soumissions et avoir l’argent pour faire les travaux », affirme-t-il.
L’année 2017 n’en aura pas été une de tout repos pour ces sinistrés qui n’ont pas le coeur à la fête à l’approche de Noël.
« Revoir la famille et devoir parler de nos problèmes, ça nous replonge dans l’émotion. Ce sera difficile », dit Mme Lemay en pleurs.
« Les cadeaux ne seront pas gros cette année. Ma marge de crédit est pleine », dit pour sa part un autre sinistré, Michel Matte.