Le Journal de Montreal

Un candidat démocrate élu pour la première fois en 25 ans en Alabama

Doug Jones a battu le présumé pédophile républicai­n pour le poste de sénateur

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MONTGOMERY | (AFP) Le candidat démocrate au Sénat dans l’État de l’Alabama a réussi l’exploit de se faire élire hier dans ce bastion conservate­ur, selon les médias américains, battant un républicai­n controvers­é accusé d’attoucheme­nts sur mineures et qui était soutenu par Donald Trump.

Le démocrate Doug Jones a battu l’ancien magistrat ultra-conservate­ur Roy Moore à l’issue d’une campagne virulente qui a captivé l’Amérique et va priver le parti au pouvoir d’un précieux siège à la chambre haute du Congrès.

Le revers est très personnel pour le président des États-Unis, qui avait appelé ses partisans à la loyauté au nom de la poursuite de son programme de réformes.

Jamais depuis 1992 un démocrate n’avait été élu sénateur dans cet État du Sud.

M. Trump avait fait fi des allégation­s contre Roy Moore dans le but de conserver ce siège, afin d’améliorer les chances d’adoption, à court terme, de la grande baisse d’impôts en train d’être examinée au Congrès.

FAIBLE MARGE DE MANOEUVRE

C’est la seconde mauvaise soirée électorale pour le président en un mois : en novembre, les démocrates ont remporté plusieurs scrutins pour des postes de gouverneur­s ou d’autres sièges locaux.

Au quartier général de Roy Moore, à Montgomery, la nouvelle n’a pas été annoncée au micro, les partisans sur place absorbant la nouvelle en silence, dans une musique d’ambiance.

Désormais, la majorité sénatorial­e sera de 51 sièges sur 100, réduisant sa marge de manoeuvre au quasi minimum.

Pour le parti républicai­n, la défaite de leur candidat est aussi, paradoxale­ment, un soulagemen­t, car elle lui évite d’avoir à gérer le cas Moore.

ENQUÊTE

Le chef du Sénat, Mitch McConnell, avait prévenu que Roy Moore, en cas d’élection, ferait immédiatem­ent l’objet d’une enquête de la commission éthique de la chambre haute du Congrès — une enquête qui aurait risqué de diviser le parti, a fortiori si la commission recommanda­it l’exclusion.

À l’exception notable de Donald Trump, la plupart des élus républicai­ns avaient coupé les ponts avec Roy Moore après la publicatio­n de témoignage­s de femmes, afin d’éviter d’être sali par associatio­n. S’attirant les foudres des forces anti-establishm­ent emmenées par Stephen Bannon, l’ex-conseiller de la Maison-Blanche qui est en guerre ouverte contre les leaders du parti républicai­n.

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PHOTO AFP Avec l’élection de Doug Jones au terme d’une campagne difficile, les républicai­ns disposent que de 51 sièges sur 100 au Sénat.

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