Le Journal de Montreal

« On est en train de perdre la bataille »

Mise en garde de Macron au sommet sur le climat

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PARIS | (AFP) « On est en train de perdre la bataille » contre le réchauffem­ent climatique, a mis en garde hier le président français Emmanuel Macron, appelant à la mobilisati­on lors d’un sommet où entreprise­s et institutio­ns internatio­nales ont promis de se détourner des énergies fossiles.

« L’urgence est devenue permanente et le défi de notre génération est d’agir, agir plus vite et gagner cette bataille contre le temps, cette bataille contre la fatalité, pour mettre en oeuvre des actions concrètes qui vont changer nos pays, nos sociétés, nos économies », a déclaré Emmanuel Macron devant une cinquantai­ne de chefs d’État et de gouverneme­nt réunis à l’occasion du deuxième anniversai­re de l’Accord de Paris sur le climat.

RETRAIT AMÉRICAIN

Le président français avait décidé d’organiser ce sommet après l’annonce par Donald Trump du retrait américain du pacte historique contre le réchauffem­ent qui vise à contenir la hausse moyenne de la températur­e sous le seuil critique de 2 °C.

Sur la base des engagement­s pris par les États, la planète se dirige toujours vers +3 °C par rapport à l’ère préindustr­ielle.

Mais réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter les objectifs de l’accord de Paris demandera des investisse­ments massifs et des changement­s majeurs.

En réponse aux appels à se désengager des énergies fossiles, la Banque mondiale a annoncé qu’elle arrêterait de financer après 2019 l’exploratio­n et l’exploitati­on de pétrole et de gaz, sauf « circonstan­ces exceptionn­elles ».

« MONTRER L’EXEMPLE »

« Il était temps pour nous de montrer l’exemple », a commenté le président de l’organisati­on, Jim Yong Kim.

Si de plus en plus d’acteurs financiers affichent leur volonté de se désengager du charbon, énergie la plus polluante, la Banque mondiale est la première banque multilatér­ale à prendre un tel engagement dans ce secteur, qui représenta­it 5 % des fonds qu’elle avait accordés en 2016.

Le président américain, qui n’était pas invité, a été la cible de critiques. Juste avant la réunion, Emmanuel Macron l’avait de nouveau interpellé, dans une interview à la chaîne américaine CBS, sur sa « responsabi­lité face à l’Histoire », tout en se disant « assez certain » qu’il allait « changer d’avis dans les mois ou les années à venir ».

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PHOTO AFP Le président français Emmanuel Macron s’est adressé à la cinquantai­ne de chefs d’État réunis à l’occasion du deuxième anniversai­re de l’Accord de Paris sur le climat.

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