Le Groupe MTY prend une grosse bouchée de 248 millions $
Il met notamment la main sur Bâton Rouge, Mikes et le rôtisseur Scores
Après avoir échappé l’acquisition du fleuron québécois St-Hubert au profit de l’ontarienne Cara en mars 2016, le Groupe MTY se tourne vers Imvescor et acquiert ses principaux concurrents comme Mikes, Bâton Rouge et… le rôtisseur Scores pour 248 millions $.
Avec cette acquisition d’envergure, le Groupe MTY deviendra le « roi » de la restauration rapide au Québec et au Canada avec plus de 5700 restaurants sous 75 marques. Son chiffre d’affaires frôlera les 2,9 milliards $.
« Ceci est un jalon marquant dans l’histoire de MTY puisque nous ajoutons plusieurs marques reconnues à notre portefeuille existant », a déclaré Stanley Ma, PDG de MTY, hier matin.
Selon M. Ma, ce regroupement d’enseignes et d’expertise favorisera la croissance du groupe en Amérique du Nord. MTY a son siège social à Montréal et des bureaux à Saint-Hyacinthe, Toronto, Calgary et en Arizona.
L’empire alimentaire de Stanley Ma veut être plus présent sur les rayons d’épicerie en s’appuyant sur l’expérience de certaines marques fortes d’Imvescor.
À l’image des côtes levées Bâton Rouge (les plus vendues en magasin) ou encore des pizzas surgelées Mikes (10 % du marché), le Groupe MTY souhaite s’imposer chez les détaillants.
RUMEURS PERSISTANTES
Des rumeurs d’offres d’achat planaient sur le groupe Imvescor depuis un certain temps. L’automne dernier, plusieurs analystes pensaient que le groupe Cara, franchiseur des rôtisseries St-Hubert, de Harvey’s, de Second Cup et de Swiss Chalet, mettrait la main sur la société.
L’achat d’Imvescor par MTY doit être approuvé au mois de février prochain. Lors de la conférence téléphonique des analystes hier, François-Xavier Seigneur, président du conseil d’administration d’Imvescor, a d’ailleurs voulu se montrer rassurant à cet égard.
« Nous n’avons pas pris cette transaction à la légère. Nous avons l’appui de nos actionnaires », a-t-il assuré. Les actionnaires d’Imvescor recevront environ 50 millions $ en espèces et le reste en actions ordinaires de MTY.
OCCASION MANQUÉE
Rappelons qu’un an après la vente des rôtisseries St-Hubert à une entreprise ontarienne, le PDG du Groupe MTY, Stanley Ma, avait confié au Journal qu’il regrettait que ce fleuron de chez nous soit vendu à une entreprise située hors du Québec... plutôt qu’à lui. La Caisse de dépôt et placement du Québec avait eu des discussions avec St-Hubert pour acquérir une participation minoritaire. Jean-Pierre Léger avait finalement choisi de céder toute la compagnie à la société ontarienne.
À la fermeture des marchés hier, le titre de MTY s’échangeait à 51,97 $ à la bourse, en chute de 2,57 $, soit 4,71 %. Au même moment, l’action d’Imvescor valait 4,07 $, en baisse de 0,11 $, soit 2,63 %.