Dissiper les doutes
Lemieux devra être polyvalent pour battre Saunders
Au cours de sa carrière, David Lemieux a affronté plusieurs boxeurs complets et il a obtenu des succès mitigés lors de ces combats. On verra s’il pourra dissiper les doutes à son endroit alors qu’il aura le même type de défi devant lui, samedi soir, avec le champion du monde WBO, Billy Joe Saunders.
En l’emportant de façon convaincante, le pugiliste québécois (38-3, 33 K.-O.) pourrait faire d’une pierre deux coups. Primo, il deviendrait champion pour la deuxième fois en 26 mois et il sera le premier à réaliser cet exploit depuis Arturo Gatti.
Secundo, il pourrait éradiquer pour de bon le mythe qu’il est simplement un cogneur. Contre Saunders, il aura besoin de sa puissance, mais aussi des outils qu’il a acquis au cours des deux dernières années. En gros, s’il passe cet examen, Lemieux pourrait lancer un message fort sur la scène internationale.
La dernière fois que Lemieux a affronté un boxeur de l’élite mondiale, c’était Gennady Golovkin. Il promet que le résultat sera différent.
« J’ai beaucoup évolué depuis cette soirée, a souligné David Lemieux après son entraînement présenté au gymnase Sherbatov. J’ai remonté dans l’échelle et j’ai fait ce que j’avais à faire.
« J’ai restructuré quelques petits détails qui n’étaient pas au point où je le voulais. On n’est plus au même niveau qu’on était lors du duel contre Golovkin. Si j’étais juste un cogneur, je ne serais pas ici. »
Lors de toutes les entrevues qu’il a données aux médias québécois, Saunders s’est servi de la défaite de Lemieux contre GGG pour mentionner que le Québécois n’est pas de son calibre. Est-ce qu’il a fait l’erreur de ne pas regarder les derniers combats de son adversaire ? On en doute fortement.
DES AMIS EN ANGLETERRE
En Angleterre, Saunders n’a pas que des partisans. Il a aussi plusieurs détracteurs en raison de ses déclarations douteuses et de son comportement particulier. Ceux-ci n’ont pas hésité à entrer en contact avec Lemieux.
« J’ai beaucoup d’admirateurs dans ce pays, a indiqué le protégé de Marc Ramsay. Il y a beaucoup de gens qui m’écrivent pour me dire qu’ils ne l’aiment pas. Ils veulent que je me débarrasse de lui et je vais leur faire cette faveur. »
Le Québécois est convaincu qu’il enverra son adversaire au pays des rêves.
« Je n’ai jamais douté du menton de Saunders, mais j’ai affirmé qu’il visitera le plancher, a souligné Lemieux. C’est ce qui va arriver samedi. Même si je ne le knocke pas, je suis confiant de gagner les rounds.
« Si le knock-out vient, ça va venir, mais je vais aussi gagner les rounds. Je ne suis pas seulement un puncher, mais aussi un boxeur. »
MÊME DISQUE POUR SAUNDERS
En fin d’après-midi, ce fut au tour du champion Saunders de se pointer au gymnase Sherbatov avec son équipe et son fils de huit ans, Steve.
Son entourage s’est montré bruyant et animé avant qu’il réponde aux questions des journalistes montréalais. Toutefois, Saunders a continué d’utiliser la même cassette au sujet de Lemieux.
« Il (Lemieux) ne fait pas partie de l’élite et je vais le prouver », a-t-il indiqué.
Pendant qu’il parlait aux médias, Steve courait partout et faisait des coups pendables. Il est monté sur le ring pour s’amuser avec son père durant quelques minutes. On a constaté qu’il avait de l’énergie à revendre.
Il n’y a pas de doute que les responsables de la Régie, avec Michel Hamelin en tête, devront l’avoir à l’oeil. On se souvient qu’il a frappé le dernier adversaire de Saunders dans les parties génitales après la pesée. Ça promet...