Des petites minutes qui font la différence
Le passage du Canadien à l’hôpital ne fait pas que de petits et grands heureux. Il facilite aussi le travail du personnel soignant. Deux petites minutes feront une grande différence dans les jours suivants.
Médecins et infirmières ont confirmé que les jeunes patients sont mieux disposés à recevoir leurs traitements après la visite des joueurs, ébahis par ce moment privilégié.
« C’est une journée tellement attendue de tous. C’est le passage de vedettes, a relaté l’infirmière en chef de l’unité de médecine pédiatrique, Sylvie Aubin, au beau milieu du capharnaüm de cette visite. On sent l’excitation. Ça change du quotidien et des histoires de pansements. Et pour les parents, c’est du pur bonheur.
« Prodiguer des soins devient soudainement beaucoup plus facile, a-t-elle précisé. Cette visite peut devenir une petite négociation avec le patient ou un stimulant par après. En soirée, nous aurons certainement un regain d’énergie. »
Cette visite facilite aussi son travail. Elle égaie autant les enfants que les parents et les infirmières. En accrochant son sarrau, elle peut lever les bras en guise de mission accomplie. « Voir un sourire dans le visage de tout le monde, c’est énorme dans cet univers. »
De garde hier, le Dr Olivier Jamoulle a évité de donner des mauvaises nouvelles dans cette journée si spéciale. « Elle encourage les patients dans des moments difficiles. C’est excellent pour leur moral, il ne faut pas gâcher le moment. »
DOUBLE QUART DE TRAVAIL
Marie-Ève Dubé, fan finie du CH même si elle vient de Québec, a multiplié les heures de travail pour ne pas manquer la venue du Tricolore à son septième étage. Elle a terminé son quart de travail à 23 h lundi et dormi quelques heures avant de se pointer à nouveau à son poste dès 7 h, hier matin. Elle y est encore restée jusqu’à 23 h.
« J’ai su à travers les branches que c’était aujourd’hui [hier]. Je tenais à travailler toute la journée, parce que ce sont cinq minutes qui en valent vraiment la peine, a relaté la femme de 37 ans qui empile les photos et les autographes depuis 13 ans. Pour tout le monde, ça lance un message d’espoir. Il ne faut pas oublier que c’est peut-être la seule fois où on peut les rencontrer. »
Demain soir, l’infirmière ne dérogera pas de ses bonnes vieilles habitudes. Elle n’hésitera surtout pas à demander à ses patients quel est le pointage durant le match face aux Devils du New Jersey. Ceux-ci auront encore la tête remplie de doux souvenirs.