Un agresseur à la Maison-Blanche ?
Harvey Weinstein, Gilbert Rozon, Éric Salvail, Matt Lauer, Al Franken, John Conyers, Kevin Spacey, Charlie Rose… et d’autres encore.
Accusés d’inconduites sexuelles à répétition, ils sont tombés de très haut : suspendus, congédiés, forcés de démissionner, parfois contraints de vendre leurs actifs pour une fraction de leur valeur de jadis.
Vous avez ensuite ceux visés par une ou deux allégations d’incidents qui seraient survenus il y a longtemps. On ne saura jamais vraiment.
Vous avez aussi les témoignages changeants et émaillés de contradictions. On se questionnera toujours.
ET LUI ?
Parallèlement, les gens qui devraient nous aider à faire la part des choses – médias, chercheurs – mélangent, sous le chapeau de la « violence sexuelle », les agressions prédatrices, les avances non désirées, une main déplacée, les remarques salaces, les regards équivoques et les authentiques incompréhensions.
Mais toutes les personnes visées, quel que soit leur degré de culpabilité réel, que l’on prend d’ailleurs de moins en moins de temps à établir, en paient le prix.
Et puis vous avez Donald Trump : cas hors norme, intouchable jusqu’ici, au-dessus du traitement appliqué à tous les autres.
Au dernier décompte, 12 femmes l’accusent, non pas de blagues de mononcle, mais d’attouchements lourds et répétés, à des époques différentes.
« Fake news », dit-il. Un grand complot médiatico-démocrate.
Franchement, croyez-vous qu’il soit possible de fabriquer de toutes pièces ces témoignages et de les coordonner, quand toutes ces femmes savent qu’une poursuite en diffamation n’est pas exclue si elles ne peuvent corroborer minimalement ce qu’elles disent ?
Mieux encore, Trump se vante de ses frasques dans l’enregistrement de son échange avec l’animateur Billy Bush, invoquant qu’une star comme lui peut se permettre de « grab them by the p…y ».
Trump étant Trump, il avance ensuite que l’enregistrement était lui-même un faux, ce que Bush nie catégoriquement.
N’est-il pas plus que temps que le Congrès enclenche les mêmes procédures entreprises jadis contre Bill Clinton pour des allégations similaires ?
Le plus hallucinant est la monumentale hypocrisie de cette droite religieuse américaine, qui ne cesse de faire la morale sur tout, mais qui soutient cet homme et son parti parce qu’ils ont le « mérite » de ne pas être démocrates.
POGNÉS AVEC
Chaque chronique sur Donald Trump me vaut des commentaires disant qu’il faudrait « le lâcher un peu ».
Tous ces gens séduits quand il est apparu et qui fantasmaient sur un Trump québécois ne le défendent plus sur le fond.
Ils demandent qu’on lui foute la paix parce qu’ils n’admettront pas leur manque de jugement d’avoir cru en ce bouffon.
Petit problème cependant : si la première démocratie du monde, qui est aussi notre voisin et premier partenaire économique, est entre les mains d’un tel énergumène, nous sommes tous à risque.