Un policier poursuivi pour 1,16 million $
Il a tabassé sans raison un homme devant sa fillette
Un policier de la Sûreté du Québec coupable d’avoir tabassé un automobiliste devant la fillette de ce dernier devra maintenant se défendre au civil, où il est poursuivi pour 1,16 million $.
« La vie du demandeur Alexandre Hébert a été complètement chamboulée. Il a subi une dépression majeure, un syndrome de stress post-traumatique et une perte de jouissance de la vie », affirment les avocats de la victime dans une poursuite obtenue par Le Journal de Montréal.
Les événements se sont déroulés le matin du 9 décembre 2014 alors qu’Alexandre Hébert amenait sa fille de 11 mois à la garderie. Pendant le trajet, il a toutefois été intercepté par le policier Guillaume St-Louis afin de vérifier la légalité des vitres teintées du véhicule.
TOURNURE DRAMATIQUE
Mais le contrôle a vite pris une tournure dramatique lorsque M. Hébert a expliqué qu’il n’avait pas ses papiers d’identité, peut-on lire dans le document déposé en Cour supérieure du Québec.
« Rapidement, l’interpellation s’est transformée en agression armée […], indique la poursuite civile. [Le policier] a utilisé son bâton télescopique ainsi que son poivre de Cayenne, le tout sans aucune raison légitime. »
La victime a subi de multiples blessures à la tête et aux tibias, ainsi qu’une fracture de l’index.
VIE CHAMBOULÉE
À la suite de cette intervention, M. Hébert avait été accusé de voies de fait, de menace et d’entrave, mais il avait plus tard été libéré de toutes les accusations. Le policier, de son côté, avait été accusé de voies de fait causant des lésions. Il a été reconnu coupable vendredi dernier, et les plaidoiries sur la peine à lui imposer se dérouleront en février.
Mais parallèlement aux procédures criminelles, M. Hébert veut forcer le policier et la SQ à le dédommager pour sa vie qui aurait été transformée.
En plus de sa dépression, la victime a dû assumer « de multiples frais liés à ses soins de santé » et arrêter son travail de chaudronnier, indique le document de cour.
La mère de M. Hébert a aussi été affectée, puisque c’est elle qui a dû agir comme soutien moral pour son fils, en plus de devoir retirer une partie de son fonds de pension pour l’aider financièrement, toujours selon la poursuite civile.
Comme l’affaire est devant les tribunaux, la SQ n’a pas souhaité commenter.