En « pause » pour un an
Marie-Michèle Gagnon a les Jeux de 2022 en tête
QUÉBEC | Il n’y a jamais de bons moments pour subir une blessure majeure et Marie-Michèle Gagnon se serait passée de cette déchirure ligamentaire à un genou qui lui fera rater les Jeux olympiques. Son esprit n’a plus le choix de s’en remettre à ceux de Pékin en 2022.
« C’est une année olympique et c’est important, c’est sûr, mais j’avais toujours le but de faire un autre cycle de quatre ans et ça n’a rien changé. C’est juste une pause d’une année », a résumé hier l’aînée de l’équipe canadienne féminine de ski alpin, lors d’un appel-conférence depuis Calgary.
RÉÉDUCATION DE HUIT MOIS
La skieuse originaire de Lac-Etchemin avait chuté lors de l’entraînement chronométré de descente à la Coupe du monde de Lake Louise, le 30 novembre. Rassurante sur son état de santé sur les réseaux sociaux, dans les heures suivantes, une imagerie par résonance magnétique pratiquée le lendemain avait toutefois révélé des conséquences plus graves : déchirure du ligament croisé antérieur au genou droit, luxation de l’épaule gauche et lacérations à l’avant-bras gauche.
Résolue à s’élancer dans la saison 20182019 de la Coupe du monde, Gagnon s’attaque à un protocole de rééducation qui la mènera au mois d’août avant de pouvoir chausser des skis à nouveau.
« Une blessure de ce type-là, c’est environ huit mois », dit-elle, en évoquant prudemment que « ça peut aller plus tard ou plus tôt ».
Même si elle habite depuis quelques années à Lake Tahoe avec son conjoint et skieur de l’équipe américaine, Travis Ganong, c’est à Québec, après son arrivée demain, qu’elle s’investira dans les premières semaines de rééducation.
ENCORE DE LA VITESSE
Cette déveine ne bouleversera pas sa décision d’avoir voulu miser davantage sur les disciplines de vitesse, d’autant plus que « c’est quelque chose que je n’ai pas fait beaucoup dans ma carrière et que ça garde l’énergie nouvelle et excitante », selon son explication, avant de préciser qu’elle délaissera la compétition en slalom, « en tout cas pour un an ».
En sacrifiant les épreuves techniques auxquelles elle s’était surtout consacrée jusque-là, elle avait retrouvé son penchant naturel pour la descente et le super-G afin de mieux se préparer pour l’épreuve du combiné (une manche de slalom suivie d’une en descente) aux Jeux olympiques. C’est dans ce concours qu’elle voyait ses meilleures chances de podium, avec comme preuves ses deux victoires en Coupe du monde en 2014 et en 2016.
Or, son ambition olympique s’est envolée avec cette blessure. La déception s’est amplifiée en sachant que l’épreuve du combiné, appelée à disparaître durant le prochain cycle olympique, lui aurait permis d’entrer dans l’histoire. Il lui restera les championnats mondiaux en Suède, en février 2019, comme dernière chance de se racheter.
« C’est vraiment décevant parce que je voyais que, cette année, j’avais un bon feeling pour la saison », regrette l’athlète de 28 ans en pensant aux résultats qui l’attendaient en vitesse et au combiné.
C’est devant sa télé qu’elle devra plutôt imaginer ses succès aux Jeux de Pyeongchang...