Le Journal de Montreal

Des services trop peu subvention­nés

- HUGO DUCHAINE

Les organismes d’aide aux personnes souffrant de problèmes de santé mentale estiment qu’ils sont sous-subvention­nés par le gouverneme­nt, ce qui les empêche de bien désengorge­r les urgences.

« La santé mentale c’est le parent pauvre du système de santé [...] Il faudra faire des investisse­ments, car c’est un problème criant », tonne le président du Regroupeme­nt provincial des comités des usagers, Pierre Blain, qui ne s’étonne pas des chiffres publiés hier dans le rapport de la commissair­e.

UN BON PAS

Il salue néanmoins le programme d’accès à la psychothér­apie, qu’il voit comme un pas dans la bonne direction.

Mais parmi les services de première ligne existants, il y a les centres d’interventi­on de crise. Leur but est justement de désengorge­r les urgences, dit la directrice de l’Autre maison, l’un de ces centres à Montréal, Isabelle Ferland.

L’an dernier, elle est venue en aide à plus de 1000 patients. Elle déplore qu’il lui manque 200 000 $ afin d’en aider plus, notamment en offrant un service nuit et jour, comme les hôpitaux. Son équipe se rend même dans les urgences, quand elle le peut, pour donner un coup de main.

« [Les centres de crise] sont de petits organismes sous-financés qui ne sont pas en mesure d’offrir toute la gamme de services qu’ils voudraient », indique-t-elle.

PAS PARTOUT

Pour sa part, Hélène Fradet, la directrice générale du Réseau Avant de craquer, qui regroupe 39 associatio­ns venant en aide aux proches de personnes souffrant de maladie mentale, soutient que malheureus­ement les centres d’interventi­on de crise ne sont pas présents dans toutes les régions.

« Nous sommes sous-financés », dit-elle. Son réseau a demandé pas moins de 7 millions $ au gouverneme­nt pour réussir à répondre à la demande et soulager les familles afin que l’urgence ne soit qu’un ultime recours.

« Il faut les aider dès le début de la maladie », plaide-t-elle.

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