Le Journal de Montreal

Des pneumologu­es de Sacré-Coeur victimes de fraudes

- MICHAËL NGUYEN

Onze pneumologu­es de l’hôpital Sacré-Coeur à Montréal poursuiven­t un employé qui aurait détourné 509 000 $ pour se payer un condo, une fermette, une voiture Tesla et même une piscine à remous.

« Les biens […] ont été acquis, en tout ou en partie, à même les sommes volées », déplorent les pneumologu­es, dans une poursuite civile contre Mathieu Brady, un résident de Saint-Jérôme âgé de 28 ans.

Toute l’affaire a commencé en 2013, selon le document de cour rendu public cette semaine au palais de justice de Montréal.

À l’époque, une secrétaire s’occupait des affaires administra­tives des médecins et, après 35 ans de services, elle avait toute leur confiance.

Après toutes ces années, la secrétaire comptait prendre sa retraite. Pour préparer la transition, son fils Mathieu Brady a été embauché par les pneumologu­es.

APPEL D’URGENCE

« C’est ainsi que [la secrétaire] a confié ses codes d’accès bancaires à Mathieu Brady », indique le document de cour.

Les médecins n’avaient rien à signaler sur le comporteme­nt de Brady jusqu’au mois dernier, quand la secrétaire a appelé d’urgence un de ses patrons.

« Elle l’a informé que [Brady] avait admis avoir détourné à son profit [...] 375 000 $ », peut-on lire dans la poursuite.

Mais, du même coup, la secrétaire a assuré que son fils allait tout rembourser immédiatem­ent. Il aurait même signé un chèque, payable à l’ordre des pneumologu­es de Sacré-Coeur, sauf qu’il s’est avéré être sans fonds.

En continuant ses vérificati­ons, la secrétaire a découvert que son fils aurait détourné un autre 134 000 $.

GROS ACHATS

En menant leur enquête, les pneumologu­es affirment avoir découvert que Brady avait racheté une part d’un condo de Saint-Jérôme en 2015. L’année suivante, il s’est offert une fermette à Mirabel pour 390 000 $.

Et durant l’été, il se serait payé une voiture Tesla à 115 000 $ et une piscine à remous à 20 000 $, qu’il aurait fait installer à sa fermette.

Tous ces achats sont suspects, croient les pneumologu­es, étant donné que Brady était payé 45 000 $ par année.

Comme Brady est depuis introuvabl­e, les médecins ont fait saisir ses biens immobilier­s en attendant d’être entendus par un juge.

« Sans le bénéfice d’une saisie avant jugement des biens, il est à craindre que le recouvreme­nt de la créance soit illusoire », ont-ils fait valoir avec succès devant la cour.

Ils ont aussi porté plainte à la police, mais à ce jour, la base de données du ministère de la Justice n’indique aucune accusation criminelle.

Il a été impossible pour Le Journal de joindre Mathieu Brady.

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