La ligne rose va coûter plus cher, dit Toronto
La ligne rose du métro de Montréal coûtera bien plus cher que les 6 milliards $ prévus par Valérie Plante, prévient le président du conseil d’administration de la Commission de transport de Toronto (CTT).
« Je suis certain à 100 % qu’il va y avoir des dépassements de coûts. Vous ne pouvez pas savoir quel sera le prix réel d’un projet d’aussi grande envergure. C’est trop gros et complexe », a déclaré Josh Colle, président de la Commission de transport de Toronto.
S’il y en a un qui sait combien un projet de développement d’une telle ampleur est imprévisible, c’est bien lui puisqu’il a vu plusieurs rebondissements dans le développement du projet de prolongement de métro à Toronto.
6 STATIONS À 3,2 MILLIARDS $ ?
Dimanche, six nouvelles stations de métro reliant le centre-ville de Toronto à la municipalité de Vaughan sont entrées en fonction.
Les six stations ont coûté 3,2 milliards $ alors que Montréal veut en faire 29 avec 6 milliards $.
À Toronto, le projet a mis plus de 30 ans à être réalisé.
En cours de route, des changements dans la planification du tracé, des querelles politiques et la mort tragique d’un employé de construction en 2012 ont repoussé la date de mise en service et fait grimper le montant de la facture à plusieurs reprises.
« Il y a tellement d’imprévus, surtout avec autant de stations. Il faut tenir compte du coût des expulsions, de type de sol dans lequel on creuse […] Il y a tellement à faire avant de commencer à construire », a-t-il rappelé.
La métropole québécoise devrait « éviter la tentation » de changer d’une campagne électorale à l’autre la planification du prolongement de ses lignes du métro, comme cela a été le cas à Toronto, propose-t-il.
PROJETS CONCURRENTS
Le spécialiste en matière de transport urbain et professeur à l’Université de Montréal, Jean-Philippe Meloche, estime que le projet de ligne rose du métro pourrait nuire à celui de prolongement de la ligne bleue jusqu’à Anjou, les deux étant en compétition pour une même source de financement.
« C’est commun d’avoir plus de projets en transport en commun que de moyens pour les réaliser. Si Valérie Plante veut réaliser la ligne rose, elle aurait intérêt à torpiller la ligne bleue », a-t-il lancé.
Le président de la CTT propose quant à lui que les différents projets de transport en commun «soient à différents stades au même moment» afin que ceux-ci se succèdent, évitant ainsi « de grands écarts de temps » entre la réalisation de chacun d’entre eux.