Gatlin vire son entraîneur
LONDRES | (AFP) Le sprinteur américain Justin Gatlin, suspendu deux fois dans sa carrière pour dopage, a limogé hier son entraîneur, pris la main dans le sac par des journalistes du Daily Telegraph auxquels il aurait proposé des produits dopants.
« J’ai été choqué et surpris d’apprendre que mon coach pourrait avoir quelque chose à voir avec (ces accusations). Je l’ai limogé dès que je l’ai appris », a assuré le controversé champion du monde du 100 mètres sur son compte Instagram.
Le Daily Telegraph, dans son édition de lundi, affirme que Dennis Mitchell et un agent, Robert Wagner, ont proposé à leurs journalistes de fausses prescriptions médicales afin d’obtenir des produits dopants et de les introduire illégalement aux États-Unis.
Selon le quotidien britannique, les deux hommes ont proposé, pour 250 000 $, de la testostérone et des hormones de croissance à un acteur, en fait un journaliste, qui prétendait s’entraîner pour incarner un sportif dans un film.
« Ces accusations sont très sérieuses et frappent au coeur l’intégrité de l’athlétisme », a commenté dans un communiqué Brett Clothier, le directeur de l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU), organe de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) responsable des questions d’éthique.
« L’AIU va enquêter sur ce dossier en coopération avec l’USADA (l’agence antidopage américaine) et nous espérons que le Daily Telegraph nous assistera dans cette tâche en nous fournissant des informations », a-t-il ajouté.
GATLIN COMBATIF
Il s’agit d’une nouvelle affaire embarrassante pour Justin Gatlin, âgé de 35 ans, qui a déjà été suspendu en 2001 (un an) et 2006 (quatre ans) pour dopage.
« Toutes les options légales sont sur la table pour ne pas que d’autres se permettent de mentir sur moi comme cela (...) Ils auront bientôt des nouvelles de mon avocat », a assuré Gatlin.
« Ces accusations sont extrêmement graves et je sais que l’AIU va enquêter dans le cadre de ses prérogatives », a réagi le président de l’IAAF, Sebastian Coe, selon des propos rapportés par le Daily Telegraph.
« Selon les règles de l’IAAF, tout l’entourage logistique des athlètes, les agents, les entraîneurs sont soumis aux codes antidopage et de conduite de l’IAAF. L’AIU a un pouvoir d’enquête et le tribunal disciplinaire indépendant a des pouvoirs de sanction pour ceux reconnus coupables d’infraction », a-t-il ajouté.
ENQUÊTES
Selon le quotidien britannique, l’IAAF et l’USADA ont ouvert une enquête suite à ces révélations. Interrogé par le Daily Telegraph, l’agent historique de Gatlin, Renaldo Nehemiah, a expliqué que Wagner n’avait représenté le sprinteur américain que deux ou trois fois dans sa carrière.
« À l’heure actuelle, on ne peut pas se fier uniquement à des contrôles pour préserver le sport du dopage. En conséquence de quoi, pour relever ces défis, l’AIU développe ses enquêtes et son service de renseignements grâce à sa politique de tests supplémentaires sur la base d’informations obtenues au préalable », a expliqué M. Clothier.