Patrick Campeau patrick.campeau @quebecormedia.com
Pêche blanche : modifiez votre approche
Avec la nouvelle réglementation interdisant les ménés vivants, de nombreux passionnés de pêche blanche semblent totalement désemparés.
Lorsque les intervenants du ministère de la Faune ont instauré la législation sur l’interdiction d’utiliser des poissons-appâts en vie, ils l’ont fait d’une façon très habile en la mettant en vigueur le 1er avril 2017, soit à la toute fin de la pêche sous la croûte gelée.
Avec l’arrivée de la saison froide et l’inévitable formation de glace à la surface des plans d’eau, la majorité des 210 000 adeptes ont bien hâte de pouvoir tenter à nouveau leur chance. Le seul problème majeur, c’est que de nombreux amateurs ne sont pas préparés à la nouvelle réalité qui sévit maintenant.
Heureusement, jusqu’au 31 mars 2018, les résidents du Québec pourront s’adonner, sans permis, à la pêche hivernale dans les zones de pêche 1 à 16, 18 à 21 et 25 à 29.
ANCIENNEMENT
Une des techniques très populaires, jusqu’à l’an passé, consistait à se servir d’une brimbale à bascule, d’un lest et d’un hameçon sur lequel on empalait un méné vigoureux. On descendait le tout à proximité du fond et le petit poisson nageait tant bien que mal. Ses gigotements attiraient inévitablement l’attention des dorés, des brochets et même des perchaudes. Dès que la partie supérieure de la brimbale s’abaissait, le pêcheur savait qu’un prédateur était au rendez-vous.
DE NOS JOURS
Même si l’utilisation des poissons-appâts morts en saison hivernale demeure permise dans certaines zones où cette pratique était déjà autorisée, ils n’offrent vraiment pas un rendement semblable, car ils sont inanimés. En ne bougeant pas, ils attirent beaucoup moins les prédateurs. Autrefois, c’est le cyprin qui faisait la besogne. En 2018, le pêcheur devra travailler un peu plus fort pour arriver à ses fins.
OFFRANDES
Selon un sondage effectué par le MFFP, les leurres alternatifs employés à la pêche hivernale par les anciens utilisateurs de poissons-appâts vivants sont les ménés morts dans une proportion de 16 %, les leurres artificiels (14 %), les vers de terre (12 %), les crevettes (11 %), les vers de mer, oeufs de poissons, sangsues et écrevisses (10 % chacun), les abats (9 %) ainsi que les asticots dans un pourcentage moindre.
Comme plusieurs le savent, lorsque l’eau est froide, les vers deviennent durs et ils blanchissent, les sangsues se recroquevillent sur elles-mêmes, les écrevisses sont au ralenti, etc. Bien que toutes ces offrandes offrent un certain potentiel, pour ma part, je préfère me servir de leurres artificiels que je combinerai au besoin avec un des appâts naturels précédemment mentionnés.
CHANGEMENTS
Le mouvement attire l’attention. À moins d’être capable d’opter pour une brimbale qui inculque du mouvement à vos appâts avec un petit moteur ou avec une palette qui fait bouger vos présentations au rythme des vents comme les modèles Windlass, j’ai bien peur que les brimbales traditionnelles soient délaissées par plusieurs.
Les cannes courtes pour dandiner munies d’un moulinet rempli avec du fil de petite taille deviendront inévitablement plus populaires.
SÉLECTION DE LEURRES
Pour la perchaude, vous auriez intérêt à opter pour un assortiment composé entre autres de nymphes des glaces qu’on appelle communément bibittes, Super-Glo Doodle Bug, Mud Bug en version ultra légère, Puppet Minnow PMD1, Jigging Rap W2, Glo-Shot spoon de 1/16, Syclops S00, W10 Wabler, Buck-Shot Rattle Spoon de 1/16 et 1/8 d’once avec un oeil de perchaude Impulse, Mini crevette Streamnag, Micro nymphe Mister Twister sur une tête plombée miniature, Jignag JN2, Atomic Teaser, Mimic Minnow Tuff Tube et Swedish Pimple Ice de 1/10 d’once
Pour le doré, un coffret dans lequel on retrouverait des leurres comme le Puppet Minnow PMD3 et PMD4, Jigging Rap W7, Ice Jig J50, Golden Shiner Rattlebait GS60SK, Rippin’ Shad Glo Perch de Northland, W30 Williams avec tête de méné (aux endroits permis), Buck Shot Rattle Spoon, Glo-Shot spoon GSS4-26, Twister Teeny, Meeny et Sassy Shad sur une dandinette de ¼ ou 3/8 d’once, Tungsten Sliver Spoon de 1/4 d’once, Cast Champ, Swedish Pimple Ice, une tête plombée Fire-Ball verte avec un cyprin mort et la cuillère Nipigon et tête de méné (aux endroits permis) serait assurément performant.
MOBILITÉ
Au lieu d’attendre que les poissons viennent à vous et abaissent vos brimbales comme plusieurs le faisaient auparavant, vous auriez avantage à vous déplacer et à les trouver, à moins que vous ne soyez positionné au-dessus d’une incroyable passe migratoire.
Avec les diverses technologies qui sont mises à votre disposition, il est beaucoup plus facile de localiser les espèces ciblées ou tout au moins des sites prometteurs.
L’adepte peut facilement analyser la bathymétrie du plan d’eau avec une carte papier ou électronique, identifier les battures, les herbiers, les plateaux, etc., puis demander à son GPS de l’amener sur place. Il ne reste plus qu’à peaufiner vos recherches avec un bon sonar.