Le Journal de Montreal

Des choristes vivront leur moment de gloire au réveillon

La veille de Noël est la journée la plus intense pour les chanteurs de la cathédrale Marie-Reine-du-Monde

- VINCENT LARIN

Louis Lavigueur se souvient des tireurs d’élite qui passaient avec leurs snipers à côté du local de pratique de sa chorale pendant les funéraille­s nationales de Jean Béliveau en 2014, mais assure que la journée de Noël reste la plus intense de l’année.

« C’est toujours un stress. Il y a pas mal plus de monde que d’habitude », confie le chef d’orchestre.

À moins de 48 heures du réveillon, le Choeur polyphoniq­ue de Montréal se rassemble pour la deuxième de trois pratiques en vue du réveillon de Noël. Leur local est niché tout en haut de la cathédrale MarieReine-du-Monde (voir photo), au centrevill­e de Montréal, où il se produira pour la 46e année de suite.

Pour s’y rendre, il faut traverser un soussol où s’entassent des centaines d’objets religieux envoyés par les églises qui ferment un peu partout dans le diocèse de Montréal.

DES INCONTOURN­ABLES

La trentaine de choristes arrivent petit à petit, déposent leurs manteaux et se regroupent dans la salle de répétition.

Ils commencent par s’échauffer en faisant des exercices vocaux, puis s’attaquent au répertoire qu’ils chanteront ce soir.

« Oups oups oups ! Quelqu’un n’a pas mis ses pneus d’hiver », lance Louis Lavigueur lorsqu’un des choristes pousse un peu trop la note sur le « Gloria » de l’hymne Les anges dans nos campagnes.

« Il y a toujours une part de chants d’Église, mais il y a aussi des classiques qui doivent être là chaque année, explique-t-il. L’Adeste fideles, le Hallelujah de Händel, Sainte Nuit, ce sont des incontourn­ables. »

« Moi c’est Minuit chrétien, chanté à minuit avec les douze coups de cloche », précise Monique Desbiens, membre du Choeur polyphoniq­ue de Montréal depuis 26 ans.

CHORISTE À 32 ANS

Plusieurs jeunes choristes ressortent à travers des têtes grises.

David Ratelle, 32 ans, s’est joint à la chorale parce qu’il manquait de voix graves d’hommes, mais s’est ensuite découvert un intérêt pour le côté religieux du chant, raconte-t-il.

« C’est sûr que de répéter ici, dans la grande cathédrale, ça donne envie de s’intéresser au côté spirituel de la chose. Ce n’est pas n’importe quelle petite église », explique-t-il.

D’ici minuit, aujourd’hui, les responsabl­es de la chorale se croisent les doigts pour que tout se déroule comme prévu.

« On nous sert toujours un repas avant la messe de minuit et, une année, un choriste qui s’était un peu trop servi de boisson avait perdu ses partitions. Ça avait beaucoup agacé le chef d’orchestre », se souvient en riant la présidente du conseil d’administra­tion du choeur, Ginette Mckercher.

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PHOTOS MARTIN ALARIE Plusieurs jeunes hommes qui étudient en musique ont été recrutés par le choeur puisqu’il manquait de voix graves et masculines. Plusieurs choristes ont renoué avec leur passion pour le chant pendant leur retraite. Leur participat­ion au choeur les tient...
 ??  ?? Les choristes du Choeur polyphoniq­ue de Montréal commencent toutes leurs répétition­s par des échauffeme­nts du corps et de la voix. Le chef d’orchestre Louis Lavigueur rappelle à l’ordre les choristes qui poussent un peu trop la note. Même si le Choeur...
Les choristes du Choeur polyphoniq­ue de Montréal commencent toutes leurs répétition­s par des échauffeme­nts du corps et de la voix. Le chef d’orchestre Louis Lavigueur rappelle à l’ordre les choristes qui poussent un peu trop la note. Même si le Choeur...

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