Le Journal de Montreal

Hommes et femmes de bonne volonté recherchés

- RICHARD richard.latendress­e@quebecorme­dia.com LATENDRESS­E

Je sais bien que si on ne s’accroche pas à l’espoir de paix la veille de Noël, il n’y a pas vraiment d’autre moment dans l’année pour le faire. Malheureus­ement, 2017 se termine dans la tourmente et 2018 s’annonce pour ne pas être plus calme.

Comme si nos vieilles chicanes ne suffisaien­t pas, de nouvelles querelles risquent de dégénérer dans des coins du monde où les gens ont déjà pourtant amplement souffert. Ce qui ajoute à l’insécurité cette fois-ci, c’est qu’on ne sait plus trop qui jouera le rôle de gendarme quand les choses empireront.

Les États-Unis sous Donald Trump s’occuperont de leurs affaires, c’est clair. Et leurs affaires, elles se passent entre leurs frontières. Sauf quand la Corée du Nord les menace avec son programme nucléaire. Ou qu’au Moyen-Orient, les islamistes inspirent des terroriste­s qui frappent le homeland.

SI PAS EUX, QUI D’AUTRES ?

C’est aussi l’Iran, parce qu’elle conteste l’ordre qui avantage les ÉtatsUnis dans le golfe Persique depuis la Seconde Guerre mondiale et qu’elle menace Israël, un État devenu une sorte d’excroissan­ce du territoire américain, tant l’engagement pris envers sa défense est aussi ferme qu’immuable. Tous les autres vont devoir se débrouille­r.

L’aide de la Russie ? Je ne l’espérerais pas trop. D’abord, parce que malgré les gros bras qu’il a joués en Syrie, le Kremlin n’a ni le budget ni la puissance militaire pour s’imposer sérieuseme­nt où que ce soit. Et à voir le peu d’attention apportée à la population civile au cours de sa campagne de bombardeme­nts pour soutenir le régime de Bachar al-Assad, ce n’est pas le genre de médiateur que je souhaitera­is voir se mêler de mon conflit.

Les Chinois ? Ça viendra peut-être, mais pour l’instant, eux aussi n’ont que leurs intérêts à coeur et la compassion humaine n’en fait pas partie. Enfin, l’ultime sauveteur dans bien des affronteme­nts au cours des dernières décennies, l’ONU et ses Casques bleus, en a déjà plein les bras et avec des moyens de plus en plus restreints. Ce n’est pas de ce côté non plus que la cavalerie viendra.

ENTRE-TEMPS, ON S’ENTRE-TUE

La Syrie reste un immense champ de ruines, arrosé de sang et de larmes. Et ce n’est pas fini. Le pays devrait connaître une autre année de violence entre le président Assad, vainqueur sans scrupules, les Kurdes qui voudront conserver leurs conquêtes sur le terrain, les derniers survivants de la rébellion et les dispersés de l’État islamique qui ont montré, on l’a vu tant de fois, si peu de respect pour la vie.

Ailleurs, ce n’est guère plus inspirant : il y a, bien sûr, Kim Jong-un en Corée du Nord, les sauvages cartels de la drogue au Mexique, les Palestinie­ns qui désespèren­t d’avoir bientôt leurs chez-eux, les talibans en Afghanista­n qui ne faiblissen­t pas et le Yémen, déchiré entre puissances voisines et ravagé par le choléra.

J’ai souvent été surpris, dans des situations apparemmen­t sans issue, de voir apparaître l’« homme du moment » (ce pourrait tout aussi bien être la « femme du moment ») : Mikhaïl Gorbatchev en URSS, Nelson Mandela en Afrique du Sud, Vaclav Havel en Tchécoslov­aquie.

Ce qui aurait pu dégénérer en guerre civile a été récupéré, au bord du gouffre, et ramené sur le chemin de la paix, du respect des droits de l’homme et de la liberté. On ne peut rien souhaiter de mieux à tous ceux qui, pour l’instant, ne voient que du noir autour d’eux.

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