La nouvelle vedette de la KHL
Peu d’histoires cette année dans la KHL sont aussi convaincantes et inattendues que l’émergence de Linden Vey, un attaquant de 26 ans de la Saskatchewan, qui mène présentement la ligue au chapitre des mentions d’aide et qui ne tire de l’arrière que par deux points sur Ilya Kovalchuk dans le classement des pointeurs.
Quand l’ancien espoir des Kings de Los Angeles a décidé de se diriger en Europe après des passages difficiles à Vancouver et Calgary, il est probablement convenable de dire que la dernière chose à laquelle il s’attendait était de devenir une super-vedette et de devenir un leader potentiel pour l’équipe olympique canadienne. Il espérait principalement obtenir une nouvelle chance quelque part où il pouvait laisser sa tragique histoire familiale derrière lui.
HISTOIRE ROCAMBLESQUE
Il y a quatre ans, Curtis, le père de Linden, a été accusé de complot pour meurtre (il a été condamné à trois ans de prison en juin 2016), après que sa maîtresse et lui eurent comploté pour tuer la mère de Linden et le mari de la maîtresse. Pendant ce temps, le frère de Linden se battait contre le cancer. Linden lui-même se battait pour une place dans la formation des Canucks, et ses prestations étaient, au mieux, inégales.
Il est difficile de déterminer à quel point les pépins familiaux de Vey ont été à l’origine de ses ennuis dans sa tentative d’obtenir une place dans la Ligue nationale de hockey (LNH), mais on ne peut nier que ces événements ne l’ont pas aidé à montrer toute l’étendue de son talent. Il n’a pas été réclamé au ballottage avant la saison 2015-16 et a été cédé dans la Ligue américaine. En 2016, il a tenté de refaire le saut dans la LNH en cumulant 55 points en 61 matchs avec la filiale des Flames, le Heat de Stockton, mais malgré cela, ses quelques rappels ont été décevants et dénués de faits marquants.
Mais depuis son arrivée au Kazakhstan, avec le Barys d’Astana, une équipe réputée pour apprécier les joueurs canadiens, le destin de Vey a changé complètement. Jouant en moyenne 22 minutes par match, le Canadien a amassé 49 points en 43 parties. Il a été sélectionné pour jouer lors du match des étoiles et est un sérieux candidat pour les Jeux olympiques, alors que l’équipe nationale sera dirigée par Willie Desjardins, qui l’a dirigé à Vancouver.
« J’avais besoin de changement, a dit Vey au site russe Business Online. C’était une opportunité d’essayer quelque chose de nouveau, alors ma femme et moi avons décidé de déménager. Il y a plusieurs étrangers à Astana qui vivent avec leur famille, donc nous ne sommes pas seuls. »
Vey, qui n’avait jamais quitté l’Amérique du Nord auparavant, a dit que de vivre au Kazakhstan tout en voyageant en Russie, en Chine et en Finlande est une expérience grandement intéressante.
Le temps est reconnu comme l’un des guérisseurs de blessures. L’histoire de Vey semble montrer que la distance est largement sous-évaluée à ce titre.
ELLISON SOUS LES PROJECTEURS
L’ailier canadien Matt Ellison porte le surnom unique dans le vestiaire, soit Pushkin. Lorsqu’il jouait pour le HC MVD, une équipe maintenant dissoute, l’entraîneur-chef Oleg Znarok a décidé de le surnommer en l’honneur de l’iconique poète russe du 19e siècle en raison de son poil de poitrine et de ses favoris. Mais peut-être que « M. KHL » aurait été plus convenable pour le joueur de 34 ans, qui joue dans la ligue depuis sa création, portant maintenant les couleurs d’une sixième équipe, soit le Metallourg de Magnitogorsk.
Pour Ellison, qui pointe au troisième rang des pointeurs étrangers dans l’histoire de la KHL, il s’agit d’une première saison avec une équipe d’élite, bien qu’il se plaise à répéter que l’obscur HC MVD a atteint la finale de la Coupe Gagarine une fois, avant de s’effondrer lors de la saison morte suivante.
Tout comme Vey, Ellison n’a jamais rêvé de participer aux Olympiades, mais celui qui a été nommé deux fois parmi les étoiles de la KHL semble être un candidat solide. Si on considère qu’il a presque accepté la citoyenneté bélarusse lorsqu’il jouait avec le Dynamo de Minsk, la route vers Pyeongchang est encore plus improbable.
Ellison a joué pour Équipe Canada lors de la Coupe Karjala et la Coupe Channel One, mais en tenant compte des ennuis offensifs de l’équipe lors de ces événements, la formation ne semble pas coulée dans le béton.