NÉE AVEC UN CANCER, ELLE DÉFIE LA MORT
Allyson Lambert, 16 ans, a été sauvée in extremis lorsqu’elle a reçu un nouveau coeur. La chimiothérapie subie lorsqu’elle était bébé avait endommagé l’organe qui menaçait maintenant de s’arrêter de battre.
« JE VEUX CONDUIRE, FAIRE DU SKI [...] ET JE SOUHAITE UN COEUR [À UNE AMIE DE L’HÔPITAL] POUR NOËL. » – Allyson Lambert «plus [...] nous ne comptons sur nos doigts le nombre de fois où les médecins nous ont dit qu’elle allait mourir dans une année. » – Geneviève Poulin
Sans le nouveau coeur qu’elle vient de recevoir, les jours d’Allyson Lambert étaient comptés. L’adolescente de Sherbrooke est née avec un cancer agressif et la chimiothérapie reçue quand elle était bébé avait endommagé son coeur qui menaçait d’arrêter de battre.
« C’est un miracle qu’elle ait 16 ans, nous ne comptons plus sur nos doigts le nombre de fois où les médecins nous ont dit qu’elle allait mourir dans une année » confie les larmes aux yeux Geneviève Poulin, la mère d’Allyson.
Depuis qu’elle est née, sa courageuse fille défie les pronostics des médecins. Pour la première fois, ils sont optimistes.
Allyson est sortie du ventre de sa mère avec une maligne tumeur au-dessus d’un rein. Rapidement, les métastases se sont répandues à tout son corps de nouveau-né, malgré la chimiothérapie.
À seulement neuf mois, elle se retrouvait aux soins palliatifs, car il n’y avait plus rien à faire. Le coeur brisé, ses parents étaient résignés à la laisser partir.
Mais Allyson s’est accrochée et, mystérieusement, sa tumeur agressive s’est tout simplement « endormie ». Du jamais-vu, selon ses médecins. Encore aujourd’hui, la tumeur reste en elle, mais elle demeure inactive.
Par contre, les traitements de chimiothérapie à un si jeune âge ont lourdement attaqué sa santé, notamment son coeur.
La jeune fille a pu aller à l’école jusqu’en secondaire 4, mais elle devenait de plus en plus essoufflée rapidement à cause de son insuffisance cardiaque. Sa mère allait la porter et la chercher tous les jours et elle ne suivait pas les cours d’éducation physique.
SEULE OPTION
Toute menue, Allyson peut encore passer pour une enfant. C’est la chimiothérapie qui a freiné sa croissance. Mais l’adolescente ne s’en fait pas, elle reste l’aînée à la maison, dit-elle, même si sa soeur de 11 ans a presque une tête de plus qu’elle.
Une greffe du coeur est devenue sa seule option cette année, quand l’insuffisance cardiaque s’aggravait et causait des problèmes à ses reins en même temps.
Après deux mois d’attente, son coeur est arrivé en octobre. Toujours forte et fière, sa mère a vu de la crainte dans les yeux de sa fille pour la première fois, juste avant l’opération.
« Couchée sur la civière, elle avait peur de ne plus nous revoir », confie-t-elle.
Deux mois après la greffe, l’adolescente se sent déjà mieux. Elle a plus d’énergie et ses reins se sont remis à fonctionner normalement. Allyson veut maintenant terminer son secondaire, apprendre à conduire et pouvoir rejoindre sa famille sur les pistes de ski.
Mais, par-dessus tout, elle pense à une amie de six ans rencontrée à Sainte-Justine. « Je lui souhaite un coeur pour Noël », dit-elle timidement.