Le Journal de Montreal

Des souhaits et résolution s de jeun es de la DPJ

Moments en famille et paix dans le monde font partie de leurs voeux pour l’année qui vient

- Dominique Scali DScaliJDM Pour donner de l’argent ou du temps à la Fondation du centre jeunesse de Montréal : www.soyezlabon­neetoile.com

Être plus positif, perdre du poids, s’entraîner pour un marathon. Ces résolution­s pour l’an 2018 peuvent sembler banales, mais elles prennent un tout autre sens quand on sait qu’elles viennent de garçons rencontrés en centre jeunesse.

« Moi je veux perdre du poids. Je suis tanné d’être gros, lâche Jimmy (nom fictif), 11 ans. Je vais moins manger, courir et marcher plus, même si je déteste horribleme­nt le sport », avoue-t-il.

Il fait partie des garçons hébergés au centre jeunesse du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’îÎe-deMontréal. La plupart parlent aisément des défis qu’ils veulent relever en 2018. Leur vision du futur est parfois teintée d’une grande innocence, d’autres fois d’une étonnante maturité (voir autres textes).

Mais quand on leur demande ce qu’ils souhaitent pour 2018, la réponse est moins évidente.

« Ils ont souvent de la difficulté à se projeter dans le futur. Pour eux, deux semaines c’est parfois trop loin », dit Michel Brière, animateur de milieu.

CORÉE DU NORD

Jimmy, lui, souhaite la paix dans le monde. Féru d’actualité, il voudrait que la Corée du Nord cesse de menacer les États-Unis.

En fait, la plupart des jeunes souhaitent passer plus de temps avec leur famille. Jimmy voudrait que ses parents se chicanent moins « parce que ça me fait beaucoup beaucoup de peine ».

Il les voit habituelle­ment chaque fin de semaine. Mais ce n’est pas le cas de tous les jeunes.

Certains n’ont plus de contacts, même si les intervenan­ts font tout ce qu’ils peuvent pour que chaque jeune puisse voir des proches pendant le temps des Fêtes, ne serait-ce que de la famille éloignée.

« Sur une unité de 12 jeunes, il y en aura peutêtre deux ou trois qui ne verront personne », estime M. Brière.

CRÈVE-COEUR

Une situation crève-coeur pour les intervenan­ts, qui doivent parfois se retenir pour ne pas emmener le jeune dans leur propre famille. « On y a tous déjà pensé », dit M. Brière. Mais la distance profession­nelle est nécessaire pour ne pas refaire vivre un abandon à ces jeunes qui en ont déjà trop vécu, explique-t-il.

La Fondation du centre jeunesse de Montréal reçoit parfois des demandes d’âmes généreuses qui souhaitera­ient accueillir des jeunes de la DPJ le temps d’un souper de Noël, raconte la directrice Isabelle Levesque. Elle doit alors leur expliquer que ce n’est pas tout à fait ce dont ces enfants ont besoin.

Les jeunes qui restent au centre pendant le temps des Fêtes ne sont tout de même pas laissés à eux-mêmes. Des activités sont organisées pour les sortir de leur cadre habituel : brunch de Noël et sorties au cinéma sont au menu cette année.

« On ne peut pas remplacer une famille, mais on peut atténuer [l’absence] », dit M. Brière.

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