2017, « bonne » année pour le Québec Inc.
Bombardier et la vente de Jean Coutu à Metro ont marqué l’année qui s’achève
Le Québec inc. a connu toute une année 2017, caractérisée par une importante croissance de sa valeur, et par des transactions nécessaires, mais difficiles. L’année 2018 s’annonce tout aussi mouvementée.
L’heure est au bilan et celui de 2017 est « très bon », assure Michel Nadeau, de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques.
« Quand on regarde l’ensemble du marché, on peut vraiment parler d’une très bonne cuvée pour l’ensemble du marché boursier québécois. Les taux d’intérêt sont bas, le dollar est à un taux acceptable, l’économie se porte bien, la performance est bonne », résume-t-il. Des compagnies comme BRP (anciennement Bombardier Produits Récréatifs), Cogeco et Air Canada ont même connu une année exceptionnelle.
GROSSE ANNÉE POUR BOMBARDIER
Gageons que la haute direction de Bombardier aimerait bien que 2018 soit un peu moins mouvementée pour l’entreprise que ne l’a été 2017.
En début d’année, les grands patrons ont été forcés de renoncer à une hausse de salaire « scandaleuse », avant d’être accusés par Boeing de vendre leurs avions au rabais aux États-Unis. Cette situation intenable a forcé l’entreprise à céder la majorité de son programme C Series à l’européenne Airbus pour… 1 $ symbolique. C’était la seule option viable pour assurer la survie du C Series.
Elle a aussi dû faire une croix sur la fusion de ses activités ferroviaires avec Siemens, en Europe. « Ça a été une période de turbulence très très forte. On peut dire qu’elle a trop attendu pour négocier ses alliances stratégiques et elle en a payé le prix », analyse Michel Nadeau. L’action de la société a toutefois gagné près de 45 % de valeur en 1 an.
METRO MET LA MAIN SUR JEAN COUTU
L’autre entreprise qui a marqué l’année, c’est Metro Inc., poursuit M. Nadeau.
« L’industrie pharmaceutique est en crise. M. Jean Coutu s’est dit qu’il ne pouvait plus continuer, que c’était le temps de vendre. » Il a vendu à la québécoise Metro plutôt qu’à d’autres acheteurs potentiels. « La consolidation dans le commerce de détail se poursuit et va se poursuivre », croit M. Nadeau.
Il prévoit une autre « bonne » année pour les sociétés québécoises en 2018. Le dossier des privilèges accordés à Netflix ou encore aux géants Facebook, Google et Amazon, notamment, risque de retenir l’attention une fois de plus. « C’est une question d’équité. C’est important pour les Québécois que tout le monde paie la même chose », dit-il au sujet de ces entreprises qui paient peu ou pas de taxes et impôts au Canada.