Le Journal de Montreal

Le froid limite les autos électrique­s

La capacité d’autonomie de ces véhicules est considérab­lement réduite en période de grand gel

- BENOÎT PHILIE

De nouveaux propriétai­res d’autos électrique­s constatent ces jours-ci les limites de leurs véhicules, qui peuvent perdre jusqu’à la moitié de leur autonomie quand la températur­e descend à près de -20 degrés Celsius.

« Il y a une différence considérab­le en hiver. Mon auto a une autonomie de 200 kilomètres, mais en bas de -15 °C, oublie ça, je fais peutêtre 120 kilomètres avec le chauffage dans le tapis », lance Patrick Chouinard, propriétai­re d’une Nissan Leaf 2017, totalement électrique.

Le trentenair­e travaille à Montréal, à une vingtaine de kilomètres de chez lui. Il avait prévu le coup en faisant son choix de voiture, mais il constate aujourd’hui les limites de son achat.

« L’hiver, pour être safe, tu restes dans un rayon de 50 km. Si je l’avais achetée avec l’objectif de faire de plus longues distances… je serais dans la merde », dit-il, assurant toutefois être satisfait de sa voiture.

Richard Hilaire, propriétai­re d’une Chevrolet Bolt 2017, rapporte pour sa part perdre près de 30 % d’autonomie depuis le début de la grande vague de froid, qui frappera la province encore durant une semaine.

Sa capacité de déplacemen­t est passée de 380 à environ 260 km, dit-il.

PILES AFFAIBLIES

« J’ai un stationnem­ent souterrain chauffé chez moi, alors ça aide. Mais quand elle reste au froid dehors toute la journée au travail, il y a une différence significat­ive sur l’autonomie », observe-t-il.

Écologique­s et moins chères qu’avant, les voitures électrique­s et hybrides charment de plus en plus les Québécois. On en retrouve près de 25000 sur les routes de la province, et les ventes doublent chaque année depuis quatre ans, selon les chiffres de l’Associatio­n des véhicules électrique­s du Québec (AVÉQ).

Le porte-parole de l’AVÉQ, Martin Archambaul­t, confirme que les performanc­es de ces bolides sont affaiblies par les grands froids.

« À partir de -25 °C, on peut atteindre de 40 % à 45 % de baisse d’autonomie, dit-il. Mais disons que ça n’arrive que quelques jours par année habituelle­ment. »

L’énergie nécessaire au chauffage de l’habitacle et l’affaibliss­ement des capacités de la pile sont responsabl­es de ces difficulté­s.

« On est dans une période extrême en ce moment, et c’est là que les gens qui ont été mal conseillés lors de l’achat réalisent ce que le froid peut faire », poursuit M. Archambaul­t.

DES AVANTAGES

Ce dernier ajoute que le véhicule électrique demeure avantageux en matière de démarrage, ce que confirme Jean-François Bessette, propriétai­re d’une Tesla S85 achetée en 2013.

Si son véhicule peut rouler 300 km au lieu de 400 km en hiver, il démarre toutefois du premier coup, quelle que soit la températur­e, contrairem­ent à certaines autos à essence.

Selon M. Archambaul­t, les prochaines génération­s de modèles électrique­s seront aussi performant­es que les voitures à essence en matière d’autonomie.

 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? Patrick Chouinard est propriétai­re d’une Nissan Leaf 2017, un véhicule qui fonctionne uniquement à l’électricit­é. Bien qu’il soit satisfait de son achat, il remarque que l’automobile a de la difficulté à fournir en chauffage et perd en autonomie à...
PHOTO MARTIN ALARIE Patrick Chouinard est propriétai­re d’une Nissan Leaf 2017, un véhicule qui fonctionne uniquement à l’électricit­é. Bien qu’il soit satisfait de son achat, il remarque que l’automobile a de la difficulté à fournir en chauffage et perd en autonomie à...

Newspapers in French

Newspapers from Canada