Des corps policiers ébranlés
LE CHEF DE POLICE SUSPENDU
Le chef de la police de Montréal, Philippe Pichet, a été suspendu le 6 décembre dans la foulée d’un rapport dévastateur sur le « climat de tension et de suspicion » qui régnait dans l’organisation qu’il dirigeait.
Le rapport signé par l’avocat Michel Bouchard a été commandé en février par le ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux, au lendemain des révélations de notre Bureau d’enquête au sujet de la Division des enquêtes internes du Service de police de la ville de Montréal (SPVM).
Le reportage faisait état d’allégations de fabrication de preuve de la part d’enquêteurs de cette division, afin de faire taire certains collègues.
Dans son rapport, Me Bouchard fait état « d’irrégularités manifestes dans la conduite des enquêtes internes, d’un contrôle inadéquat de cette activité au sein du corps de police et du non-respect de certaines dispositions de la Loi sur la police ».
C’est le directeur général de la Sûreté du Québec, Martin Prud’homme, qui a reçu le mandat temporaire de remplacer Philippe Pichet.
UN HAUT GRADÉ DE L’UPAC DÉMISSIONNE
Le numéro deux de l’UPAC, Marcel Forget, a dû démissionner après avoir perdu la confiance du ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux.
M. Coiteux a déclaré que M. Forget n’était plus « l’homme de la situation » après la publication de révélations de notre Bureau d’enquête à son sujet.
Cinq ex-collègues policiers ont affirmé que M. Forget avait joué un rôle important dans leur décision d’acheter des actions d’une entreprise controversée, Newtech, il y a une dizaine d’années.
Deux d’entre eux l’ont identifié comme le seul intermédiaire dans leur transaction avec Newtech.
M. Forget s’est défendu d’avoir exercé illégalement la fonction de courtier. Il a toutefois renoncé à ses fonctions de commissaire associé responsable de l’intégrité des entreprises, qu’il exerçait depuis 2013.