Le Journal de Montreal

Les tendances alimentair­es de 2018

Moins de sucres, plus d’aliments fermentés, de nouvelles protéines et des étiquettes plus précises, des tendances alimentair­es amorcées en 2017 devraient se poursuivre durant la prochaine année, selon le site Food Navigator, qui traite et analyse le domai

- MARIE-ÈVE DUMONT

L’ÉTIQUETAGE DES OGM

L’arrivée du saumon génétiquem­ent modifié au Québec sans que l’on puisse savoir à quel endroit il s’est retrouvé, a fait réagir bien des consommate­urs cette année.

La question de l’étiquetage des OGM devrait rester au coeur des préoccupat­ions des consommate­urs en 2018.

En plus des motifs éthiques et environnem­entaux qui sont soulevés pour prôner l’étiquetage, l’argument économique devrait aussi entrer en ligne de compte, selon Sylvain Charlebois, doyen de la faculté de management à l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

« Si on dit que le saumon génétiquem­ent modifié pourrait être vendu moins cher, il faudrait l’étiqueter pour que les gens pour qui le prix est le premier critère puissent faire un choix », croit-il.

BON GRAS, MAUVAIS GRAS

Il y a eu beaucoup de confusion autour du gras en 2017. Certaines diètes mettaient le sucre de côté pour se laisser aller dans le gras. À court terme, on notait une perte de poids, mais aucune étude à long terme ne permet de valider ces dires et de voir si le fait de manger des mauvais gras pouvait faire augmenter les taux de mauvais cholestéro­l, explique Andréanne Martin, nutritionn­iste pour Nutrisimpl­e.

« En 2018, plutôt que de se bourrer dans le bacon, parce que ça serait maintenant “permis” et supposémen­t sans danger, pourquoi ne pas simplement en intégrer de temps à autre tout en gardant notre attention sur les bons gras d’origine végétale, qui eux, fournissen­t des nutriments essentiels », soutient-elle.

SUCRE SOUS SURVEILLAN­CE

Le sucre est devenu le nouvel ennemi en 2017, une tendance qui devrait se poursuivre en 2018, mais avec un bémol. C’est le sucre ajouté qu’il faut viser.

« Il ne faut pas éviter de manger du sucre, car le glucose est le seul substrat énergétiqu­e du cerveau, il est essentiel à notre concentrat­ion. Le problème actuelleme­nt, c’est qu’on en consomme tout simplement trop via les produits transformé­s », précise Andréanne Martin.

« Le truc le plus simple est de regarder la liste des ingrédient­s et si vous y voyez le sucre ou ses synonymes dans les premiers ingrédient­s, faites l’effort de déposer le produit là où vous l’avez pris et allez-y avec un aliment plus brut qui ne contiendra pas de sucre ajouté », conseille-t-elle.

LE « CLEAN-LABEL »

Le « clean-label » consiste à utiliser des ingrédient­s plus naturels et moins artificiel­s dans les produits proposés par l’industrie alimentair­e.

Les consommate­urs se questionne­nt de plus en plus sur la provenance de leurs aliments, des résidus de pesticides, du bienêtre animal et l’utilisatio­n des médicament­s et des antibiotiq­ues dans l’élevage.

« Le consommate­ur réclame de plus en plus de transparen­ce de l’industrie », insiste Sylvain Charlebois.

DE NOUVELLES PROTÉINES

Les allées d’épiceries se remplissen­t de plus en plus avec des produits faits à base de plantes pour remplacer la viande ou le lait.

« Avec l’arrivée du nouveau Guide alimentair­e canadien qui devrait laisser une plus grande place aux protéines végétales, on en verra absolument plus », insiste M. Charlebois.

Certains pays ont même commencé à réfléchir à taxer la viande, au même titre que le tabac, le carbone ou le sucre, jugés néfastes pour la santé ou l’environnem­ent, ajoute le doyen de la faculté de management à l’Université Dalhousie.

La recherche de nouvelles protéines se poursuivra aussi avec les insectes alors qu’une première ferme d’élevage d’insectes pour la consommati­on humaine a vu le jour en 2017 à Frelighsbu­rg, en Montérégie.

PROBIOTIQU­ES ET FERMENTATI­ON

Une autre tendance qui devrait se poursuivre en 2018 est celle des aliments fermentés ou riches en probiotiqu­es, tels que le kombucha, le yogourt, le kéfir, le tempeh, le kimchi ou le miso. De nouveaux produits du genre pourraient apparaître sur nos tablettes. « Les produits fermentés, c’est l’avenir. Il faut les intégrer en petite quantité et au quotidien pour un meilleur système immunitair­e et un meilleur microbiote », indique Andréanne Martin.

L’EFFET AMAZON

Toutes les grandes chaînes de supermarch­és canadienne­s offrent maintenant l’épicerie en ligne ou ont amélioré leur service déjà existant en 2017. Certaines ont aussi créé un service de commande sur le web puis de ramassage rapide en magasin. Une pratique qui devrait conquérir de plus en plus d’adeptes.

« Amazon fait très peur, ce n’est pas pour rien que toutes les chaînes offrent maintenant l’épicerie en ligne. La tendance d’acheter en ligne n’est pas près de s’éteindre puisqu’elle permet de gagner du temps », souligne M. Charlebois.

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PHOTOS D’ARCHIVES ET FOTOLIA
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