Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

- Gilles Godin

Sous les apparences se cachent parfois de vilains secrets

Je m’adresse à Roger Fontaine qui vous décrivait le désarroi dans lequel l’attitude de ses deux aînées le mettait. Lui qui habitait en Estrie devait prendre rendez-vous d’avance avec elles pour visiter ses petits-enfants, et pas trop souvent. Les deux filles en question n’étaient venues le visiter avec leurs familles respective­s que deux fois en 20 ans.

Je ne sais qui vous êtes M. Fontaine ni qui sont vos filles, mais vos propos m’irritent. Imaginez ce que vos filles ont eu à endurer pendant les vingt ans qu’elles ont vécu sous votre toit. Juste savoir que vous n’avez jamais visité le médecin, alors que vous prétendez être en excellente forme, en dit beaucoup sur votre façon d’évaluer les choses, car il est recommandé au-delà de 50 ans de voir son médecin au moins deux fois par an. Juste là, vous avez 22 ans de retard. Je soupçonne que votre auto est mieux suivie que vous.

Entre deux rendez-vous pour votre voiture, que diriez-vous de consulter un profession­nel en santé mentale pour trouver d’où vous vient cette rigidité qui vous caractéris­e ? Car vous savez, quand un comporteme­nt malsain est démasqué, il est plus facile ensuite de ne pas le reproduire. Vos travers difficiles à vivre ainsi démasqués et endigués, j’imagine que vos filles vous en seraient fort reconnaiss­antes et renoueraie­nt probableme­nt des relations plus suivies avec vous.

À titre d’exemple de questions à vous poser pour débusquer votre vrai MOI : D’où me vient cette rigidité ? Quand a-t-elle commencé ? Selon mes souvenirs les plus lointains, que s’est-il passé dans ma vie pour que je choisisse cette voie aux problèmes que je rencontrai­s et que je rencontre toujours dans la vie ? Cette stratégie donne-t-elle toujours les résultats escomptés ? Quelles seraient les autres stratégies à adopter pour réaliser mes objectifs ?

Vu le nombre d’années qu’il vous reste à vivre, vu l’augmentati­on de l’espérance de vie sur terre et votre excellente santé, il me semble que l’exercice vaudrait la peine d’être tenté. Mais en êtes-vous capable ? Là est la grande question. Car cet exercice suppose que vous êtes une personne réellement vivante et ayant encore le goût de s’améliorer. Anonyme

Je pense qu’une relecture rapide de cette lettre vous donnerait une bonne idée de la personnali­té de base du monsieur en question. Quand il dit « les enfants ROI [supposant ici ses filles dans le contexte] manquent de civisme, en plus de m’appeler Roger et non papa, ce qui me déplaît » ou encore « même si je ne suis pas résistant au changement, je trouve que sur cette terre les changement­s sont trop rapides », cela ne démontre-t-il pas qu’il n’a nulle envie d’évoluer ? Et la pomme ne tombant jamais très loin du pommier, cette grande rigidité a certaineme­nt déteint sur ses filles puisqu’elles manifesten­t la même à son endroit à lui. Je lui souhaite l’envie de s’analyser pour changer, mais je doute que cela soit le cas.

Quel déluge de mots inutiles ?

Je la trouve incroyable cette grand-maman qui vous écrit ce matin à quel point elle en a marre des querelles entre croyants et non-croyants. Où est-elle allée chercher autant de rien pour en faire quelque chose ? Elle affirme que « les athées sont la preuve de l’existence de Dieu puisqu’il n’existe aucun athée du père Noël, du loup-garou et des ovnis ». Pourrait-on dire alors que les croyants sont eux-mêmes la preuve de leur crédulité ? Et doublement dans son cas, puisqu’elle affirme hors de tout doute « je confirme qu’IL existe… », alors qu’il faut avoir la foi pour croire, puisqu’aucune preuve n’existe.

C’est ce qui me dérange le plus de certains croyants. Cette volonté qu’ils ont de se croire seuls dans la bonne voie. Hors de l’Église point de salut disait-on autrefois ! Eh bien, très peu pour moi.

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